Digital Print on canvas, Naked girl, Stefan Bruggemann
Je suis exténuée j’ai passé ma matinée devant mon évier.
Cette nuit, j’ai fini le livre emprunté dernièrement à la bibliothèque municipale. Sur la couverture, il ont affiché en jaune fluo PRET 1 SEMAINE.
Fallait se dépêcher.
Francis est écrivain et il reste de sa famille une fille. Une actrice. Il aime sa fille mais il n’est pas un père gâteau. Souffrir, écrire, ça ne rend pas aimable. L’auteur nous propose de suivre un peu la vie de cette minuscule famille tourmentée.
Il parait que Philippe Djian est un styliste. Personnellement je ne trouve pas et quand il fait des phrases stylisées c’est-à-dire avec de grosses métaphores, je trouve que ce n’est pas utile, je le vois et ça me gêne. Je préfère quand c’est écrit simplement, sans chichi. Et heureusement, c’est comme ça qu’il écrit la plupart du temps. J’ai bien aimé le personnage de Jérémie. C’est vrai qu’il est fou et qu’on ne comprend pas pourquoi, mais les gens qui ne tiennent pas beaucoup à la vie sont toujours très intéressants, sur le papier. Djian les décrit bien.
Je ne comprends pas pourquoi les gens sont si attachés à la vie d’ailleurs et je comprends encore moins pourquoi ils sont attachés à répondre rapidement et précisément aux normes sociales. Prenons l’exemple de mes copines de province. A 30 ans leur défi, c’était 1 ) être propriétaire de leur maison (tant pis si c’est grâce à un prêt bancaire qui nous endettera pour 25 ans, si la banque aura gagné la même somme que le prix de la baraque voire plus et si cet acte nous contraint à ne pas bouger (dans tous les sens du terme, rester sur le territoire et rester sage)) 2) être mariée (tant pis si c’est un connard de première) 3) avoir un enfant (tant pis s’il est malheureux dans ce monde de fou) 4) avoir un boulot (fonctionnaire, caissière, psychologue à mi temps, avocat sans salaire…le smic mais tant pis). J’agite la tête, je me tourne les boyaux, je cuisine la nuit, mais je ne les comprends pas et elles ne me comprennent pas non plus car, lire des livres, écouter des cd, aller au cinéma surtout, rêver de la photographie en noir et blanc d’une galerie, acheter des épices, des robes, des sacs et des chaussures, ça coûte cher et ça ne sert à rien, c’est même impardonnable…de râter sa vie.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu