Magazine Journal intime

Une journée à la foire du livre

Publié le 09 mars 2009 par Anaïs Valente

Ce samedi, départ à l'aube (ah ben si, avant 11 heures un samedi, c'est l'aube), avec Rachel Colas (auteure namuroise dont les bébés sortiront en mars et mai, rien que ça) à la foire du livre.  En touriste, cela va de soi, passque y'a que les stars, ou presque, qui font des dédicaces à la foire du livre (j'ai tout de même retrouvé « la célib'attitude », en un seul exemplaire, tout perdu dans les milliers, que dis-je, les millions de livres présents sur les lieux).

Pour trouver les fameuses stars de la littérature, y'a qu'à suivre les files de foules en délire.  Mais nous n'en sommes pas là.

Nous sommes dans le train, en train de refaire le monde, de discuter lecture et écriture, d'échafauder des projets aussi grands que la Tour Eiffel et c'est que du bonheur.  Le trajet passe vite, et nous voilà dans le bus qui mène à Tour & Taxi.  C'est la première fois que je découvre la Foire du livre sur ce lieu.  J'ai pourtant été une fidèle de ce rendez-vous, à l'époque où j'étais haute comme trois pommes et qu'il avait lieu près de la gare du Nord déjà, mais ailleurs.  Chaque année, immanquablement, je sillonnais les couloirs encombrés et chauds de cette foire, qui me semblait bien plus grande alors.  Je me rappelle d'ailleurs de cette commotion qui m'avait attaquée lorsque, après avoir offert des places gratuites à des personnes faisant la file, j'ai couru, joyeuse comme un pinson ayant fait une bonne action, pour me vautrer, tête la première, sur la pierre bleue du seuil.  Aïe.  Ouille.  Patatras.  Et nausées à la clé.  Retour presqu'immédiat dans le giron maternel.  Qué souvenir.  J'ai ensuite boudé l'événement (sans doute un lien de cause à effet...). 

Arrivée à Tour & Taxi et premier tour d'horizon.  Ah ma bonne Dame, y'a du livre pour tous les goûts : des best sellers éparpillés dans tous les coins, des comptes d'auteur, de l'auto-édition sur le net, des stands uniquement destinés à la vente, des petites tables pour les auteurs venus dédicacer et même un énorme espace dédié à la Région Wallonne, enfin à son nouveau nom que j'ai oublié (ah oui, Service Public de Wallonie), espace totalement vide, gigantesque, sans aucun livre, juste un fonctionnaire endormi dans un coin (je dis ça je dis rien, mais quand on sait le prix du mètre carré d'emplacement, la Région Wallonne, pardon le Service Public Wallonie, a vraiment de l'argent à gaspiller).

12 heures 30, une table avec la photo de Guillaume (Musso) annonce sa venue à 14 heures.  Une petite file de fans s'est déjà formée.  Quel courage.

Plus loin une énoooooorme file.  My god, ça doit être une star internationale.  Nous scrutons attentivement, dans l'espoir de voir Brad Pitt venu dédicacer son premier roman.  En fait de star, le stand aux sandwiches, tout simplement.  Horreur et damnation une telle file pour des sandwiches hors de prix, c'est la joie.  Heureusement, nous n'avons pas faim.

Nous déambulons encore et encore entre les rangées de livre, tandis que le nombre de visiteurs augmente.

Tout d'un coup, une révélation : il fait faim.

Seconde révélation : trouver quelque chose à manger est aussi ardu qu'avoir un tête-à-tête romantique (ben quoi, c'est permis de rêver non ?) avec Guillaume.  Après de vaines recherches nous gagnons l'immense file repérée une heure plus tôt.  Je dévore une délicieuse quiche de la taille d'une pièce de deux euros, pour 4,5 eur, et j'avale une microscopique bouteille de coca light, pour 2 eur (note pour l'an prochain : emporter ses sandwiches et boissons), le tout perchée sur un pouf carré en skaï noir (15 poufs maximum pour l'ensemble des visiteurs, ben voyons, j'adore cette organisation extraordinaire).

14 heures, Guillaume va arriver.  14 heures 15, Guillaume va arriver.  14 heures 20, Guillaume va arriver.  Le garde du corps-employé de sécurité surveille les lieux, du haut de ses deux mètres.  Guillaume arrive.  Il est petit.  Très classe dans son costume noir.  Souriant mais timide.  Brun et ténébreux.  Rhaaaaaaaaaaaaaa.  Je veux.  Les fans en délire attendent leur tour.  Nous le scrutons quelques minutes, occupé qu'il est à pondre timidement dédicace sur dédicace, puis nous partons.  Pas trop mon truc de faire la file deux heures pour récolter une signature rapide.  Moi je préfère un vrai tête-à-tête, une vraie discussion sur ses ouvrages, et lorsqu'il plongera ses yeux dans les miens, il ne saura plus me quitter.  Ben quoi, après tout, pourquoi pas ?  Tout est possible non ?  Cela va m'inspirer un texte je pense (j'ai envie d'écrire de courtes fictions sinistres et pas drôle du tout en ce moment, c'est grave docteur ?)

14 heures 30.  Rencontre avec Valérie (Nimal), et confirmation qu'elle est d'une gentillesse rare et d'une sympathie tout aussi rare.  Petite papote, rires et discussion rapide, car d'autres lecteurs attendent leur tour. 

14 heures 45.  Une autre file monstrueuse s'est formée, ce qui nous permet de repérer rapidement Amélie (Nothomb), tout en noir, élégante.  Et bavarde.  Je la pensais taciturne, point du tout, elle est adorable avec ses lecteurs.  Elle reçoit plein de cadeaux.  Elle bavarde beaucoup (bien plus que Guillaume).  Elle est dans son élément.

Ensuite, je découvre Philippe (Geluck), Eric-Emmanuel (Schmitt), Harlan (Coben), et Christophe (Bertschy) qui dessine des diablotins à tour de bras.  C'est mon grand regret, j'aurais adoré avoir un petit diablotin rien que pour moi.  Mon petit Nelson à moi.  Mais y'avait du monde, et nous manquions de temps.  Dommage, vraiment dommage.

Tant d'autres auteurs sont présents, mais seules les « stars » ont droit à une foule en délire. Ça me fiche un petit pincement au cœur, cette inégalité, mais c'est ainsi... c'est la vie.  Dur d'être à une table de dédicace sans personne qui attend une dédicace, très dur.

Pause jus de fraise puis petit détour pour entendre Apolline (Elter) présenter son livre, que je connais déjà puisque je l'ai lu.  Ensuite, mini séance shopping.  Je suis raisonnable, me contentant de « Les yeux jaunes des crocodiles », que j'ai envie de lire depuis un petit temps.  Je découvre « Oscar et la dame en rose », et décide qu'il sera ma prochaine lecture, tant sa quatrième me file la chair de poule.

Il est déjà temps de regagner Namur, non sans un long débat sur le film « Ne le dis à personne », que je sais tiré du premier livre d'Harlan Coben.  Je le sais je le sais je le sais.  Elle me croit pas, pensant qu'il s'agit d'un Musso, sacrilège.  Je propose de mettre 10000 euros en jeu. Elle refuse.  Dommage.  Vraiment dommage.  J'aurais aimé être riche de 10000 euros.

Retour chez moi, pour engloutir une pizza et soigner mon rhume qui va de mieux en mieux, à mon grand désespoir.  Fin de soirée au lit, en compagnie de centaines de mouchoirs.

(photos de Rachel)

foiredulivre09



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