Un concours de peinture est organisé chaque année, dans la première quinzaine de juillet, sur le champ de course de Maisons-Laffitte, près de Paris. C'est l'occasion, pour la plus part d'entre nous, de peindre en plein air dans une ambiance de fête, au milieu de familles qui viennent au champs de course pou passer une bonne journée de détente tout en tentant leur chance en misant sur les chevaux au départ de chaque course.
Le thème principal à traiter n'est pas uniquement le cheval (que l'on aperçoit passer très rapidement l'après-midi, à partir de quatorze heures), mais plutôt une partie de campagne intitulée "Déjeuner sur l'herbe" puisque le public est invité à pénétrer sur la pelouse ( qui est plutôt un sous bois très agréable puis qu'il peut s'installer pour un pique-nique sous les arbres très agréables pour le coup d'oeil et rappelle les sujets qu'appréciaient les peintres impressionnistes. Le confort en moins car certaines familles arrivent avec du matériel de camping très sophistiqué.
Quant aux artistes(dont je suis très modestement), certains sont équipés d'un matériel si encombrant qu'il y a des jeunes gens qui se tiennent à leur disposition pour les aider à le transporter jusqu'à l'endroit de leur choix pour y planter leur chevalet. Arrivés de très bonne heure, de façon à bénéficier des meilleurs endroits, nous passons effectivement une bonne heure à harpenter "la pelouse" qui nous est réservée (nous n'avons pas accès aux tribunes ni aux paddocks) afin de choisir la vue qui convient le mieux. Là, nous avons jusqu'à seize heures trente pour peindre une toile à l'huile, où à l'aquarelle sur papier, ou, encore, sous toutes formes d'expression telles que mosaïque ou papier découpé. Les membres du jury vont et viennent, pendant tout ce temps, et se font un premier jugement sur l'élaboration des oeuvres. Après l'heure de clotûre, les oeuvres sont regroupées au centre de la pelouse, sous les drapeaux de s principales nations dont les chevaux participent aux courses. Les trois meilleurs lauréats sont ovationnés en public, après quoi nous méritons bien une petite collation à l'intérieur des tribunes , en toute convivialité.
La première fois que j'ai participé à cette sympathique journée, je ne savais pas dans quel sens courraient les chevaux, d'où ils partaient alors que je souhaitais vivement les faire apparaître sur ma toile tout en préparant celle-ci dans l'attente de l'après-midi. J'ai donc cadré un coin de paysage où j'étais sur de voir passer les chevaux tout en inventant une atmosphère 1900 avec des personnages en costume d'époque. Quant aux chevaux, ils sont venu prendre place en milieu d'après midi là où je ne les espérais plus, mais en sens inverse. Heureusement, sinon je n'aurais pas vu de chevaux du tout car le départ n'est pas toujours au même endroit suivant les distances convenues pour chaque course.
En 2006, après plusieurs expériences de ce genre, j'ai eu l'idée de faire une synthèse de cette réunion de public turfiste, de peintres et de chevaux en effectuant une grande aquaquarelle réunissant les quatre volets qui constituent la journée. En haut à gauche, la course elle même avec les chevaux courant en fond de scène, vision toujours aussi fugitive alors qu'au premier plan les enfants font des promenades à dos de poneys. Il faut bien un début à tout; c'est le symbole du départ. Pendant ce temps, sur le volet de droite, les artistes peintres travaillent devant leurs chevalets, debout ou assis, de préférence sous le couvert à l'abri du soleil, le plus souvent avec un chapeau, parfois avec la blouse car l'huile est d'une pratique dangereuse pour les vêtements. En bas à gauche, nous avons une scène classique de pique-nique en plein air avec du matériel sophistiqué pour ceux qui le pratiquent régulièrement. Les poussettes font aussi partie des accessoires utilisés le plus souvent en familles nombreuses regroupées ce jour là. Le volet de droite, quant à lui, représente l'arrivée d'une course au pied des tribunes qui vibrent par les couleurs, par le brouhaha et la description saccadée du journaliste qui doit, en quelques secondes, donner la composition la plus juste du groupe compact de cavaliers passant en m^me temps la ligne d'arrivée. Vous remarquerez que le peintre, à droite, ne se sent nullement concerné par ce qui se passe dans son dos. C'est bien là où l'on s'aperçoit que les artistes vivent dans leur tour d'ivoire.
Vous pouvez voir les détails de cette grande aquarelle dans l'album à feuilleter ci-dessous :
Vous la trouverez aussi dans ma galerie marchande à droite.
Rendez-vous lundi prochain pour un autre dossier.
Bien cordialement à tous ceux qui me lisent et regardent mes oeuvres.
Alain de JENLIS