Le blues de lui...

Publié le 09 mars 2009 par Tazounette


Discussion avec ma petite, hier soir, en la mettant au lit…

Ma petite : « Maman, il est parti Phin ? »

Moi : « Oui, mon cœur, c’est pour ça que maman est un peu triste… il est parti pour le travail. »

Ma petite : «  Pour le travail, à sa maison ? »

Moi : « Oui, son travail et sa maison qui sont loin, loin, loin. Comme papa. C’est loin.

Ma petite : « Avec la voiture, alors ! »

Moi : « Oui, ma puce. Loin en voiture. C’est ça. Mais on ira bientôt dans sa maison, tu veux ? »

Ma petite : « Oui, d’accord, avec maman, avec ma sœur et Phin, oui ? »

Moi : « Oui, mon cœur, dès qu’on sera en vacances, on ira toutes chez Phin. »

Ma petite, le sourire radieux : « Oui, d’accord, maman. »

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J’ai le cœur lourd ce matin.

Pourtant le soleil est radieux, le ciel limpide, l’air, frais. Il a neigé cette nuit. Pas assez pour tout recouvrir, mais suffisamment pour que les voitures soient blanches au réveil. Les journées rallongent. Il commence à faire jour bien avant l’heure du départ.

Et j’aime ça. Les longues journées… Mon blues n’est donc pas lié au temps… Pour une fois…

C’est lié au dimanche, juste fini.

Le dimanche quand vient l’heure de la séparation, c’est de plus en plus dur de franchir cet instant. Comme si d’un seul coup nous avions des enclumes accrochées aux pieds. Les traits qui tombent, passant du sourire à la tristesse, comme un changement de masque.

Et un poids, là, imperceptiblement déposé sur le cœur…

Même si on sait que la distance n’empêche rien, si le fait de ne pas pouvoir se toucher, se voir, se murmurer tant de mots à l’oreille ou juste, juste un long baiser d’amour. Même si l’absence n’empêche pas d’aimer, il y a une brutalité à partir, comme si on s’arrachait de plus en plus l’un de l’autre.

Une déchirure, inévitable…

Plus l’amour est, plus l’histoire s’ancre, plus nous sommes bien, plus c’est difficile de faire ce pas de partir, de faire ce geste de laisser partir… Il y a un égoïsme qui naît d’un seul coup, qui rue et tambourine au cœur, cette volonté absolue de garder d’un seul coup « jalousement ». Presque contre la volonté de l’autre. Rien n’est suffisamment important pour qu’il parte. C’est impossible. Et pourtant si. Il part. Je le laisse partir.

Et on reprend.

On a beau lutter, les gestes de la solitude reviennent. Automatiques. La vie sans âme reprend son cours. Je ne me plains pas ou si peu. J’ai mes filles. Ma vie est bien remplie. Pourtant une chose manque désormais pour me sentir parfaitement bien.


Je déteste ce manque parce que je préfère quand il est là, quand mon regard l’enrobe, quand ma main l’effleure, quand ma voix le berce, quand mes lèvres osent les baisers volés. Mais s’il doit ne pas être là, alors j’aime qu’il me manque. J’aime mon cœur qui lui hurle de revenir. J’aime que ce soit dur de le regarder s’éloigner, le cœur aussi lourd que le mien…

Et me mettre en position de décompte. Compter les jours dans l’autre sens.

12 jours cette fois-ci. La Bérézina, quoi… ;o)

Je préfère les nombres sans dizaine… A choisir… Mais parfois, il y a des impondérables…

12 jours et ses bras. 12 jours et sa voix, ses baisers, sa chaleur…

Et tout, tout, tout ce qu’il amène avec lui et qu’il dépose alors, en même temps que ses bagages sur le sol de mon cocon…

Demain… Plus que 11…