Depuis l'entrée en vigueur de l'euro, le Vatican introduit systématiquement ses nouvelles pièces à un prix dépassant leur valeur faciale, alors que dans la plupart des pays européens, les pièces vendues plus chères représentent une infime fraction de la création de monnaie. Le Vatican ne met aucune pièce directement en circulation. Emises sous forme de coffrets, ces pièces sont happées par les collectionneurs. La première série de pièces, à l'effigie de Jean-Paul II, d'une valeur de 3,88 euros, s'est échangée jusqu'à 1 500 euros ! En 2005, après le décès de Jean-Paul II, 16 nouvelles faces ont été introduites en 2 mois. Après, le Vatican en a frappé une de 8 pièces représentant Benoît XVI, mais aussi une de 8 pièces, également émise en juin, aux armoiries du cardinal Camerlingue, qui fut chef d'Etat intérimaire durant les quelques jours qui ont séparé les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. C'en était trop pour la Commission européenne.
Il aura fallu plus d'un an de négociation entre le Vatican et la Commission européenne pour arriver à un compromis. Le 11 février, Bruxelles a émis une nouvelle réglementation. Tous les pays de la zone euro doivent émettre au moins la moitié de leur production de pièces en euros à leur valeur faciale. Deuxième règle : lorsqu'un chef d'Etat est représenté sur la pièce, en cas de vacance du pouvoir, l'Etat ne peut émettre qu'une seule pièce commémorative - et pas tout un coffret. Enfin,
"un pays est autorisé à modifier l'effigie de son chef d'Etat tous les quinze ans pour tenir compte de son changement d'apparence. Une vacance temporaire ou l'occupation provisoire de la fonction de chef de l'Etat ne donne pas droit à une modification des faces des pièces".