La Chaux-de-Fonds
Espoirs commerciaux
Ce matin, j’ai relevé la publicité insérée dans ma boîte aux lettres hier après-midi. Il y avait -entre autres- une brochure d’un grand magasin suédois vantant l’extraordinaire design avant-gardiste de ses nouveaux meubles et accessoires de jardin, et trois fascicules de trois garden-center de la région avec leurs actions et leurs offres imbattables pour embellir nos allées de primevères, narcisses, tulipes, plantes aromatiques et fleurs vivaces multicolores. J’en déduis que ces grandes chaînes de commerces ont leur siège sous des latitudes au climat plus clément, car je me vois mal siroter mon pastaga les mollets dans la poudreuse ou dégager un mètre cube de neige pour y semer ma marjolaine. Le plus amusant lorsqu’on se rend sur ces lieux de haute consommation, c’est d’effectivement constater que sans nullement tenir compte de la rigueur de nos hivers, leurs étals sont pleins de bulbes, d’arbrisseaux, de fraisiers et de mini-palmiers à planter sur nos petits lopins de terre. Ce rappel du printemps s’avère certainement excellent pour le moral mais je parie qu’ici, cette année, il sera impossible d’envisager de planter quoi que ce soit avant fin mai, voire même avant juin*. Je remercie néanmoins ces temples de la débauche consumériste de prendre soin de nos tristounets psychismes lassés par -déjà- cinq mois d’hiver -si, si, ici les premières neiges sont tombées le 3 octobre 2008 - en leur insufflant l’espoir d’un printemps prochain, même s’il s’avère totalement impossible de jardiner pour l’instant. Naturellement, on peut déjà commencer à envahir nos cuisines, salons et chambres à coucher de semis mais de là à planter nos salades, il y a loin de la graine à la courge. Il est d’ailleurs probable qu’on sorte les chaises longues sur la neige avant même qu’on puisse bêcher la terre.
*Si je me suis trompée je n’oublierai pas de le relever.
Les propositions du mois d’un garden-center implanté dans la région.
Entre l’arbuste au premier plan et la cabane de l’olivier de ma voisine, mon potager enfoui sous 1,50m ou plus de neige, avec dessous, des poireaux dont je n’ai pas la moindre idée de quand je pourrai les cuisiner en vinaigrette ou vêtus d’une tranche de jambon avec une sauce béchamel, tels des endives. Au fond les toits des garages de plus en plus enneigés.