J'ai passé dix ans à bosser dans une boite informatique, et il a fallut que je devienne indépendante pour enfin découvrir le CeBIT, dont j'entendais parler chaque année. Je dois avouer que j'ai été surprise par la taille du salon. Je n'avais pas imaginé un seul instant devoir marcher une demi-heure depuis mon stand pour rejoindre la communauté française sous le pavillon France. Je n'avais pas non plus imaginé que dés le premier jour, à peine descendue du camion, il me faudrait dérouiller mon allemand, personne ne parlant anglais à l'accueil des exposants. J'étais bien loin également de penser devoir échanger 100€ en liquide contre un ticket d'accès pour le camion au pied de notre hall (remboursés si on sort du parking en moins de trois heures, ce qui est, vous vous en doutez, très motivant pour se démener).
J'ai peu vu Hanovre, à part l'enceinte de la Deutsche Messe et ses environs immédiats, mais j'ai par contre beaucoup entendu le tramway pendant la nuit ! (fichu tram'...) L'ensemble des bâtiments (dont je n'ai pas de photos, un comble !) est un assemblage improbable, entre les soucoupes volantes du Centre de Presse, l'incroyable auvent en bois, les antennes dressées vers le ciel, les toits façon pagodes et les cathédrales de verre... c'est un peu comme si l'on avait déplacé à l'intérieur de l'enceinte plusieurs Parc des Expos pour en créer un immense... rien de vraiment harmonieux, mais un côté pratique indéniable pour se repérer (ceci dit, je ne suis quand même jamais sortie de mon hall sans un plan !). A l'intérieur des halls, même topo au sein des stands. Entre les égéries toutes de cuir vêtues et les babes très dévêtues, beaucoup de tailleurs quand même plus ou moins stricts, de costumes gris et de cravates. Mais pas que. J'ai également vu des familles avec poussette, des d'jeuns aux coupes de cheveux (et de jean, aussi) surprenantes, et des gens de toutes sortes. J'étais surprise de voir l'immense majorité des hôtesses porter des chaussures sans talons... indéniablement plus confortables, mais je me suis demandé si en France ce serait toléré. Clairement, du temps où j'étais occasionnellement hôtesse (et je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans... c'est la chanson qui le dit), les talons faisaient partie de l'uniforme. Je l'avoue, il y a peut être un matin ou deux où j'ai oublié de les mettre immédiatement en arrivant, mais de manière générale, mes mollets m'ont bien fait sentir que 9 heures par jour sur la pointe des pieds, c'est long. Mais tellement plus joli. Mais long quand même.
L'organisation allemande est fort surprenante, parfois impeccable, comme l'ouverture dans un sens de circulation de toutes les voies menant au CeBIT le matin, et dans l'autre sens le soir. C'est déroutant de rouler à contre sens sur une autoroute, mais du coup, zéro embouteillages. A contrario, la sécurité à l'intérieur des halls est très limite, vu la taille, impossible d'évacuer les visiteurs, et bien après la fermeture théorique du salon, l'on croise moult personnes louches, la palme revenant au dernier jour, qui s'apparente plutôt à une foire. La vente de matériel est officiellement interdite, officieusement tolérée, et nous avons entendu à des dizaines de reprises le très fameux "... zu verkaufen ?". Vous me direz que les propositions d'achat, après tout, c'est honnête... par contre, les stands vandalisés dés que les exposants avaient mis les voiles (et ils étaient nombreux à le faire), ça l'est moins.
Je ne vais par contre pas critiquer ouvertement les chasseurs de goodies, ayant moi-même écouté avec attention une présentation de 15 minutes en allemand d'un système d'anti-spam pour avoir la chance de repartir avec un ballon sauteur. J'ai même débauché l'un de mes collègues pour en avoir deux (heureusement qu'il y avait encore de la place dans le camion !). J'ai un peu de mal à comprendre la stratégie marketing de la marque, les personnes présentes au présentation étant de manière générale soit des enfants (pas vraiment prescripteurs de ce type de produit) soit des adultes très uniquement intéressés, comme moi, par le ballon sauteur. Mais bref :-) les enfants sont contents.
Et pour terminer, non, je n'ai pas vu Schwarzy, nous sommes arrivés avec deux heures de retard à la soirée d'ouverture réservée aux VIP (ben oui, on bossait, nous...) et du coup, nous n'avons eu le droit qu'au buffet, pas aux discours. Je ne l'ai pas vraiment regretté, à vrai dire, c'était très bien ainsi :)