Faim : nous ne sommes pas trop nombreux sur Terre

Publié le 11 mars 2009 par Micheljanva

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11 mars 2009

Faim : nous ne sommes pas trop nombreux sur Terre

Dans son ouvrage Nourrir le monde, vaincre la faim, Sylvie Brunel tord le coup aux raccourcis fatalistes qui prédisent trop de bouches à nourrir d'ici 2050 (et donc à Henri Leridon). Cette géographe, économiste et spécialiste du développement, qui compare le développement durable à "l'apartheid" et évoque une planète "mythifiée", déclare :

" L'idée faussement véhiculée que nous sommes trop et que certains d'entre nous n'ont pas leur place sur la planète est insupportable".

Face au pic de 9 milliards d'êtres humains en 2050, elle affirme que satisfaire chaque bouche à nourrir est un défi que le monde peut relever. Vaincre la faim est un leitmotiv pour cette géographe diplômée d'économie, qui a travaillé pour Médecins sans frontières puis pour Action contre la faim.

"La peur du manque est agitée sous nos yeux, par ceux qui prétendent que nous ne pourrons pas être tous nourris, mais c'est faux [...] Des réserves existent pour faire face à l'avenir. C'est la gestion qui est mauvaise, dictée par les cours des produits au dépend des besoins des personnes [...] Au sein de la planète personne n'est de trop et de nombreuses solutions sont encore exploitables pour pouvoir vivre ensemble, même plus nombreux [...]

Ce qui me gène c'est que l'écologie se soit emparée du développement durable, au détriment de l'homme et de ses souffrances [...] Les gens ont besoin d'être restaurés dans leur dignité. La problématique de dignité dans le travail et le besoin de s'insérer dans la vie, n'est pas uniquement physiologique. [...]

Tel qu'il est mis en oeuvre, le développement durable aboutit à sanctuariser des zones vertes au profit des riches et à cantonner les pauvres dans des zones rouges [...] Le capitalisme social du XIX° siècle a été remplacé par un capitalisme purement financier, dont l'écologie n'est qu'une variable d'ajustement. Invoquer le développement durable permet de conserver ses parts de marchés [...] On ne peut pas respecter la nature sans respecter les êtres humains car la nature tel que nous l'aimons et la souhaitons n'est que le produit des sociétés humaines, de leurs aménagements et de leurs conceptions des paysages."

Michel Janva (merci à CV)

Posté le 11 mars 2009 à 12h17 par Michel Janva | Catégorie(s): Démographie

Commentaires

Indépendamment de l'imposture du développement durable et du réchauffement climatique,qui est réelle, il faut quand même raison garder: Un arbre ne peut pas pousser jusqu'au ciel, et la terre couverte d'hommes serait invivable au seul point de vue de la promiscuité et de l'abaissement de la liberté qu'elle entraînerait.

A trop vouloir prouver, pour des raisons morales, on finit par enfanter le pire.

[La promiscuité, on en est loin. MJ]

Rédigé par : Clément | 11 mar 2009 12:57:46

Petite projection pour imginer réellement ce que représente une population de 9 milliards d'individus :
Rassemblons tout le monde dans un grand élan de "solidarité mondialiste, humaniste et citoyenne" et donnons à chacun 1 mètre carré (je sais, c'est petit mais imaginons quand même).
Notre population se trouve rassemblée sur 9 milliards de m2, c'est à dire sur 9000 km2 soit un terrain de 100 km par 90 km (c'est à dire la Dordogne). C'est génial de penser qu'avec 1 m2 par individu, la population mondiale ne recouvre que la Dordogne ...
Indépendamment de ça, il me semble que place et ressources sont disponibles, à nous de les organiser pour subvenir aux besoins de tous.

Rédigé par : Arnaud | 11 mar 2009 13:42:35

De toute façon il y a beaucoup de place encore sur terre vus que la plupart des humains se concentre sur les grandes villes .De plus les 3 quart de la surface terrestre n'est pas habiter .

Rédigé par : olivier | 11 mar 2009 14:23:19

Pour quelqu'un qui a vécu son enfance dans les années 60, avec ses terrains vagues, ses espaces non clôturés, ses chemins à travers champs et prairies, bordés de buissons et d'arbres centenaires, avant le remembrement et les destructions provoqués par l'agriculture productiviste, le monde d'aujourd'hui commence à ressembler et va ressembler de plus en plus à un camp de concentration. L'augmentation de la population mondiale, ce n'est pas seulement un problème de bouches à nourrir.

Rédigé par : jean | 11 mar 2009 14:54:32


Bravo pour avoir relevé cette info.

D'autant que Sylvie Brunel est actuellement très écoutée dans le milieu universitaire.
C'est dire !
Si elle pouvait influencer "durablement" le corps professoral...sans passer par la case Chauprade.

Rédigé par : cosaque | 11 mar 2009 17:39:31

Le triptyque du développement durable est -normalement et pour les "spécialistes" de cette question- un juste équilibre entre :

- L'Homme.
- La nature.
- L'économie du long terme.

Si ce schéma pouvait durer...

Rédigé par : cosaque | 11 mar 2009 17:42:56

Erreur de calcul monumentale

Les 9 000 000 000 d'individus peuvent se trouver sur 9 000 000 km2 c'est à dire plus de 16 fois la France !!

Rédigé par : nicole | 15 mar 2009 12:56:24