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L'Eglise: une bande de machos?

Publié le 12 mars 2009 par Mari6s @mari6s

La polémique autour des propos de l'archevêque de Paris, Monseigneur André Vingt-Trois (qui a dit à la radio: "Le plus difficile est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête") relance le débat délicat de la place des femmes dans l'Eglise.

Tout d'abord, je dirais que s'il ne trouve pas de femmes compétentes dans le domaine qui le concerne, c'est qu'il cherche mal: plus de la moitié des diplômés en théologie sont des femmes...

Ensuite, je crois que si on confiait des rôles plus importants, plus reconnus, aux femmes dans la religion, que catéchumène (nom barbare que les enfants remplacent habituellement par "les dames du caté"), ça profiterait à tout le monde... Notamment en réglant le problème du déclin de la prêtrise, puisque les bonnes soeurs sont à elles seules plus nombreuses que les moines et les prêtres, en France...

Comment une religion peut-elle prétendre comprendre, et a fortiori représenter, toute une partie de l'humanité, si elle en oublie la moitié en route? Je ne me sens pas particulièrement flouée en tant que catholique du sexe féminin, mais je ne me sens pas non plus comprise. Et comment le serais-je? Tous les dirigeants de l'Eglise sont, par définition, des hommes...
Bon, en même temps, je ne me sens pas non plus très comprise en tant que jeune, les dirigeants de l'Eglise étant pour l'essentiel âgés, mais passons, les vieux ont été jeunes un jour ou l'autre ;)

Jean-Paul II, que j'apprécie par ailleurs beaucoup, a un jour dit, après avoir affirmé l'égalité de l'homme et de la femme: "mais la femme est tournée vers l'intériorité, le don de soi, l'accueil de la vie". Précision superflue, et quelque peu partiale. Car d'abord, quel homme, même aussi respectable et clairvoyant que ce pape, peut-il poser des dogmes sur le but des femmes? Je vais vous apprendre quelque chose, messieurs, elles n'en ont pas qu'un, leurs buts sont aussi pluriels que ceux des hommes.

De plus, cette phrase me laisse sceptique car dans ce cas, vers quoi sont tournés les hommes? L'extériorité, recevoir et l'accueil de la mort?!? Ce que je veux dire par là, c'est que cette "division des tâches" me paraît un peu simpliste. Car l'intériorité et le don de soi, n'est-ce pas déjà la définition de la vie monacale, pour les hommes comme pour les femmes?

Et puis pourquoi les femmes n'auraient-elles pas le droit de s'éloigner de ces rôles assignés? La génération '68, et ma génération peut-être plus encore, ne vont certainement pas se laisser faire, nous voulons tout, nous voulons choisir notre vie. C'est pourquoi ce genre de phrases m'indigne, et me fait rire tout à la fois - ou du moins me ferait rire, s'il n'y avait tant de gens pour y croire et s'y conformer...

Je n'ai pas particulièrement envie de faire de la spiritualité plus qu'un "loisir", mais je trouve anormal qu'une femme passionnée par ce domaine, qui aurait des choses à transmettre, à créer, doive se contenter de rôles prédéfinis (l'éducation des enfants à la religion par exemple, ou la vie monacale) ou trouver une religion plus tolérante (comme le protestantisme)...

Et que dire du mariage interdit aux prêtres, comme si les femmes restaient dans l'imagination catholique des pécheresses qui éloignent de Dieu, comme Eve et sa pomme... Mais s'il est si fort, Adam, il a qu'à résister à l'appel des sirènes! Comment l'amour d'une femme pourrait-il détourner de l'amour de Dieu? Et comment les liaisons cachées de certains prêtres peuvent-elles être plus morales qu'un mariage "en bonne et due forme"??? Mais je m'éloigne de mes moutons...

Alors quoi? Je ne vais pas cesser d'être catholique pour ça. Je m'éloigne certes des dogmes de l'Eglise dans ce domaine comme dans d'autres, et je me définis comme chrétienne, catholique pas très orthodoxe et souvent protestante comme je dis, mais catholique tout de même.

Simplement, je crois du fond de moi-même que ça ne pourra pas durer. Depuis des siècles jusqu'à il n'y a pas si longtemps, il était inenvisageable qu'une femme soit prêtre, tout comme elle ne pouvait pas être propriétaire ou même travailler sans l'autorisation de son mari. Rappelons que l'Eglise débattait à une époque de l'existence d'une âme chez les femmes... La société a évolué, et j'attends que l'Eglise fasse de même...

Pour finir, voici quelques petits sondages (n'hésitez pas à compléter vos réponses par des commentaires) :

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