Magazine Journal intime

Détournement

Publié le 12 mars 2009 par Pat La Fourmi
Une handicapée dépouillée de 112.000 € par sa garde-malade

C'est l'histoire d'une trahison sur fond de gros sous que le tribunal correctionnel de Reims a eu à juger mardi après-midi.
La plaignante a tenu à faire le déplacement malgré son grave handicap. Agée d'une cinquantaine d'années, clouée dans une chaise roulante, déformée par la maladie, elle est atteinte d'une sclérose en plaques.
La prévenue est son ex-dame de confiance, son aide à domicile avec laquelle des liens étroits s'étaient noués. « Elle était considérée comme une amie. Elle est même partie en vacances avec sa famille » indique l'avocat de la victime, Me Denis.
 Et pourtant, de janvier 2003 à août 2006, Monique Rollin a profité de sa vulnérabilité pour détourner à Reims la faramineuse somme de 112.000 €. Elle falsifiait des chèques, les encaissait, réglait des achats personnels ou effectuait des retraits avec la carte bancaire qu'elle utilisait également comme moyen de paiement (la victime lui avait confié le code).
Les détournements ont pu s'étaler sur une aussi longue période car l'aide à domicile s'occupait des comptes, C'est son propre frère, visiblement en froid avec elle, qui a découvert les agissements frauduleux. Il déposait plainte auprès des services de police en septembre 2006.
Laissée libre sous contrôle judiciaire, l'employée de maison aujourd'hui en retraite (elle est âgée de 61 ans) vivait au-dessus de ses moyens. Ses dépenses atteignaient le double de son salaire. D'après ses déclarations, elle a sombré dans la spirale des détournements pour rembourser sept crédits.
Le président du tribunal relève pourtant des dépenses qui n'avaient rien d'alimentaire : sorties au restaurant, achats de parfums, de fleurs et de vêtements, entretien d'une voiture, etc. « La belle vie avec l'argent des autres », grince le magistrat. « Il s'agit d'une trahison. Une trahison intolérable, inqualifiable au regard de l'état de santé de la victime », dénonce Me Denis. « Mme Rollin le regrette. Elle le paye financièrement et psychologiquement », réplique Me Frédérique Regaldy en défense. L'avocate décrit un « mécanisme », une relation humaine particulière qui aurait poussé l'aide-ménagère à commettre ses errements coupables. « Elle s'occupait d'une dame qui avait un caractère autoritaire et qui la brimait comme une petite salariée. Elle ne disait rien. Elle était docile. Ce fut pour elle une façon de se venger. » La prévenue comparaissait pour « abus de confiance au préjudice d'une personne vulnérable ». Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal l'a condamnée à sept mois de prison avec sursis. Elle devra payer 3.000 € au titre du préjudice moral et finir de rembourser les sommes détournées. La note s'élève encore à 98.817 €.

source: L'Union Presse

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