La folle histoire de ma cabine de douche …

Publié le 13 mars 2009 par Wawaa

Exit la baignoire et bonjour la cabine de douche.


Voilà quel est mon plan machiavélique concernant ma salle de bain. Cette baignoire est de toute manière bien trop étroite pour mon large popotin, je n'aurait jamais pu déposer délicatement mon imposant fessier dedans sans avoir le risque d'y rester coincée. Et quand ça fait ventouse sur la porcelaine de la baignoire, sachez-le, ça fait très mal à la peau qui se met à piquer et brûler. Une grande cabine de douche, permettant de recevoir facilement une carrure de wawaa sans que celle-ci se cogne sur les vitres et ait du mal à se tourner, ne peut que résoudre le problème.


Jusque là, je n'avais pas vraiment pris le temps de chercher la cabine de douche idéale, celle où je pourrai me laver avec délectation en movant mon body dans la mousse excessive du gel douche. D'ailleurs je ne songeais même plus à aller zieuter ici ou là, nous sommes bien loin de nous occuper de la salle de bain dans ma maison, avant il faudrait peut-être qu'un magnifique sol soit posé en bas pour pouvoir accéder aux escaliers qui permettent d'atteindre ladite salle d'eau.


Et puis, par un beau jour de fin Janvier, je me suis retrouvée chez Monsieur Bricolage avec mon papa pour trouver une vraie scie. Une scie qui scie vraiment. Une SCIE quoi. Après avoir trouvé cet objet qui tranche par lassantes allées et venues le pauvre bois qui n'a jamais demandé à finir en rondelle, j'ai détourné mes pas vers les cabines de douche. C'était la période des soldes. L'espoir grandissait en moi de trouver la cabine de douche de mes rêves à petits prix. Et comme par hasard, la Cabine nommée "Florence" (alors je ne sais pas pourquoi, peut être parce qu'elle a un rapport avec les fleurs ou qu'elle est fabriquée en Italie, ou qu'elle rappelle la ville italienne du même nom, ou juste parce que Florence ça sonnait bien), large et arrondie sur le devant, d'un quart de cercle d'un rayon de 1 m 10, était là, esseulée, abandonnée au milieu de toutes les autres cabines. Ce modèle d'exposition était vendu 239 euros après avoir été soldé 359 euros et après avoir été vendue initialement à 559 euros. Peut-être que l'affichette mentait, mais si c'était vrai, ça fait une belle réduction tout de même. On remarquera quand même qu'ils adorent les nombres qui finissent par 9. 1 euros de plus et ça faisait trop cher, évidemment, là de suite, c'est vachement pas pareil que 240, 360 et 560. Soit.


Je monte dedans. Quel espace ! Je ne me cogne pas, je rentre aisément. Quand je me tourne mon cul ne frotte pas les parois et n'ouvre pas les portes. Elle aurait mieux fait de s'appeler "Wawaa" cette cabine de douche ! Mon papa y jette deux yeux, prends des mesures, secoue un peu l'matos. Après longue réflexion, je me décide à l'acheter. C'est là qu'il faut trouver un vendeur. On en chope un en passant. Viens par ici petit vendeur, viens par ici voir tata Wawaa. Il nous dissuade de la transporter dans ma voiture effrayée qu'une formidable et magnifique 205 XAD puisse provoquer des dégâts. Peut-être était-ce aussi parce qu'une voix intérieure très sonore lui murmurait qu'il n'avait point envie de la démonter dans l'immédiat. Ceci étant, il est vrai que c'eût pu être un risque. "Et vous livrez ?" "Oui." "C'est combien la livraison ?" "Tout dépend du kilométrage" "30 km" "Je crois que c'est 20 euros". Il part soudainement pour poser la question à sa collègue. "20 euros" répète-t-il. Pour ce prix, on peut bien se permettre de se faire livrer. Nous remplissons les papiers et nous expliquons au vendeur que nous ne sommes pas pressés de recevoir le matériel étant donné que ma maison est en longue phase intense de rénovation. Et comme je n'ai payé que 20% du prix, ce n'est pas trop grave si la livraison se fait deux ou trois semaines plus tard. Il nous explique que nous allons recevoir un coup de téléphone pour la livraison.


Je passe à la caisse, paie mon acompte et nous repartons à la maison dans l'attente de recevoir un coup de téléphone. Une semaine. Deux semaines. Le téléphone sonne un vendredi. Je travaillais. Ma maman prend l'appel. On lui explique qu'il faut que je prenne ma caisse, que j'aille les voir et que je paie le reste de la facture sur place avant d'être livrée. Soyons Franc Mr Bricolage de mes deux, ton système il est quand même vachement rasoir. D'habitude quand on paie un acompte, on paie le reste à la livraison. Et là, ça m'énervait d'avoir à refaire 40 bornes aller et 40 bornes retour à blanc. J'y vais donc le Mardi qui suit avec ma maman, parce que tant qu'à cramer 80 bornes de gazoil autant en profiter pour faire les courses en même temps.


Arrivée au magasin, nous nous rendons tout naturellement à l'accueil. L'hôtesse semble avoir un pet de travers, si ce n'est deux, et ne sourit pas énormément. Elle m'envoie en caisse pour régler le reste de ma facture, sur un ton sec s'il vous plait. Parce qu'elle allait pas non plus avoir un sens commercial profond et débordant. Nous attendons notre tour. Une autre caisse se libère et nous sommes conviées à nous y rendre. Pauvre caissière, si mal informé, si peu libre de pouvoir encaisser ce genre de transaction facilement. Nous avons juste attendu 20 minutes debout, devant sa caisse, le temps que paiement se fasse : en effet il fallait qu'elle appelle la responsable qui possédait la clé qui débloquait la manipulation pour ce genre de paiement, que la responsable daigne arriver et qu'après une première erreur de manipulation, elle réussisse quand même à mettre la procédure de paiement en route. Trop de manipulations commerciales tue le commerce, vraiment. Mon ticket de carte bancaire et ma facture me sont enfin donnés. Il était temps. Elle me dit que l'on va m'appeler pour déterminer la date de livraison. Certes, mais moi, je viens de donner à peu près le quart de mon salaire madame, et étant donné que le règlement peut-être débité à tout moment, j'aimerais quand même avoir une date de livraison. Normal, je pense qu'ils apprécieraient peu de payer leur fournisseur immédiatement et de ne pas savoir quand la marchandise leur sera livrée.


Je décide donc d'aller voir dans le rayon, le vendeur de la dernière fois qui en est apparemment le responsable. Gentiment, nous expliquons que maintenant que j'ai réglé, j'aimerais quand même avoir une date de livraison, si possible notée sur ma facture. Un homme aux cheveux blanc, tout ridé, et à l'air très méchant, ayant oublié de sourire probablement parce qu'il avait la prostate de travers, nous répond très mal poliment. Ma mère haussant un peu le ton, et moi faisant un peu la gueule et ayant presque envie d'exiger soit qu'on me rembourse sur le champ, soit qu'on appelle le directeur, le jeune vendeur joue au tampax avec applicateur et calme l'effluve nerveuse qui aurait pu se terminer dans une bataille sanglante à coup de pomme de douche. On nous dit "On vous livre en fin de semaine". Ok ! C'est bon, j'en ai marre, on verra bien, mais si jamais on ne me livre pas, c'est la fin des haricots pour Mr Bricolage Auch. Pas étonnant qu'ils ne savaient pas encore quand nous livrer puisque la fameuse Florence était encore installée dans les rayons. Couillons !


Jeudi on nous appelle pour nous livrer le lendemain "à 11h45". J'aime bien quand on me prévient vachement à l'avance ! D'accord. Le vendredi donc, je rejoins mon père chez moi après le boulot et à 11h30, on commence un peu à guetter. Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Non rien. Pas de camion monsieur Bricolage machin. Je songe a aller vérifier sur mon téléphone portable si ma mère n'a pas appelé. Oh, un message. Le temps que je réagisse mon téléphone sonne. Ma mère, énervée, me prévient que Monsieur Bricolage a téléphoné sur son fixe et que la livreuse était apparemment désespérée car la douche n'était pas encore démontée d'un seul boulon à 11h00 tapante. Evidemment, Mamounette a sorti les crocs. Nous aurions pu attendre longtemps comme ça mon père et moi ! Je n'avais pas donné mon numéro de portable pour la simple et bonne raison que j'ai peu de réseau et que je reçois un appel sur trois au moment opportun. Après avoir dit ce qu'elle pensait des deux guignols du rayon des cabines de douche, ma mère accepte un rendez-vous à 15h. Heureusement que nous n'avions rien de prévu.


Nous nous rendons à 14h00 chez moi pour travailler un peu. Puis à 14h45 je vois passer un camion Mr Bricolage. Ouh ! A l'avance ! Mais c'est qu'ils ont des choses à se faire pardonner. La livreuse elle y peut rien elle. Mais quand même ! Nous déchargeons donc tous les éléments de la douche et au moment où elle s'excuse gentiment quant à ce cafouillage monumental, mais nous ne nous gênons pas d'expliquer que si nous n'étions pas pressé c'était parce je n'avais payé qu'un acompte mais qu'à partir du moment où j'avais réglé le tout il était normal que nous souhaitions avoir le matériel dans les plus brefs délais et que le laxisme des responsables de l'opération est effarant. Elle dit qu'elle fera remonter le mécontentement. Moi j'ai prévu de rédiger une petite lettre à la direction parce que leur système de règlement avant la livraison, il est vraiment à chier.


Ah oui, quant à Florence, elle est entreposée en kit dans ma grande pièce à l'étage. Je pense qu'on va bien s'amuser quand viendra le jour où nous allons la monter…