Magazine Journal intime

La Routine Du Ménage.

Publié le 14 mars 2009 par Mélina Loupia
Un dramaturge a dit un jour:

"Roulage de pelle, fellation, sodomie et JAMAIS l'inverse."

Je suis allée vomir derrière mon ficus mort et j'ai immédiatement été renvoyée à ma triste condition de Causette.

Contrairement à ce qu'on peut penser, dans les hautes sphères de la société, le ménage , c'est tout un art.

Retourner sa baraque pour la métamorphoser en maison-témoin n'est pas donné à quiconque.

Faire la poussière n'est pas une mince affaire.
Passer l'aspirateur n'est pas à confier à n'importe quelle bonne-soeur.
Astiquer les bibelots, c'est pas pour les rigolos.
Repasser le linge, surtout pas par un singe.
Cirer le parquet, déconseillé aux frustrés.
Détartrer la cuvette, jamais en levrette.
Changer les draps, interdits aux scélérats.
Lessiver le carrelage requiert le sage.
Laver les vitres, interdit aux cuistres.

Tant et si bien que la ménagère de moins de 50 ans, quand elle passe la moitié de tous ses printemps à faire le ménage, elle mériterait le baccaleuréat et le tableau d'honneur pour le soin apporté aux doux foyers.

Mais bon, moi, le ménage et moi, après plus de 15 ans de vie commune, on a décidé de prendre nos distances.
Faire le point sur notre relation.
Une séparation de biens.
Ah ça, c'est bien fini la passion des premiers jours.
Le traîneau collé au cul matin et soir, le chiffon antistatique greffé à la main gauche et le désinfectant vissé dans la droite 24h/24.
Le balai à frange comme bouclier et la centrale à vapeur disponible à tout moment.
Telle un Terminator, investie de la mission de sauver le monde des miasmes invisibles et chien de berger traquant les moutons égarés sous le lit, j'étais entrée dans la secte des maniaques de l'astiquage.

Et un beau jour, nervous breakdown, trop c'est trop, Confessions Intimes à 2 bouchons de javel d'être contactées, j'ai préféré couper les ponts.
J'ai rangé mes outils domestiques dans la cabane à outils, et j'ai foutu le ménage à la porte.

On se voit de temps en temps, le week-end, si j'ai le temps ou envie de satisfaction.

Je le vis bien.
Il va bien.

Mais il me manque.
Et pas qu'un peu.

Le problème, c'est que je veux pas qu'il croit que tout va redevenir comme avant.
J'en veux plus.
Donc, faut que je pose les conditions d'entrée de jeu.
Et qu'il les accepte.

Parce qu'avant, lui et moi, c'était:

1 Vidage des poubelles.
2 Passage du loup aux angles des murs.
3 Dépoussièrage du mobilier.
4 Récurage des sanitaires.
5 Aspirage complet.
6 Lavage du pavé.
7 Dégraissage de la cuisine.
8 Décrassage des carreaux et miroirs.
9 Changeage des draps.
10 Repassage du container de linge.

Le tout invariablement dans le même ordre que j'estime aseptiquement logique.
Du Nord au Sud de la maison.
En une seule session.
Si je commence, je finis.
Pas d'entracte.
Pas d'esquimau ni de pipi pendant la pub.

C'est peut-être cette routine qui nous a tués.

Et ça, j'en veux plus.

Que je l'apprécie avec le conjugué, d'un commun accord, là, passe encore Belphégor.

Mais avec le ménage, c'est no way.

Il faut que ça change, Inès.
Nous devons bouleverser nos habitudes ménagères Kim.
Surprendre les poils du balai Joachim.
Retrouver le souffle du 1er sèche-linge, Jessica.

Mais comment?

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