Le président de l'Académie pontificale pour la Vie, tout en montrant son accord avec l'évêque de Recife sur le fond du problème (l'excommunication), estime sur la forme que l'officialisation de l'excommunication n'était pas opportune :
"Retenons qu'il n'y avait nul besoin de tant d'urgence et de publicité pour déclarer un fait qui se réalise de manière automatique".
Inutile de chercher à opposer par dialectique si chère à notre grande presse, ce passage à l'attitude de l'évêque de Recife. En effet, personne ne sait si ce dernier n'a pas eu vis-à-vis de Carmen le comportement décrit par monseigneur Fisichella. Et reconnaître la sanction de ceux qui ont tué les enfants ne signifie pas de facto ne pas se pencher sur la détresse de leur mère.
Par ailleurs, monseigneur Fisichella ajoute et confirme des éléments d'analyse importants :
- la banalisation dramatique de l'avortement :
"Carmen représente une histoire de violence quotidienne et a fait les unes des journaux uniquement parce que l'archevêque d'Olinda et de Recife s'est hâté de déclarer l'excommunication pour les médecins qui l'ont aidée à interrompre la grossesse. (ndt: est-ce la seule raison?)Une histoire de violence qui, malheureusement, serait passé inaperçue, tellement on s'est habituée à subir chaque jour des faits d'une gravité sans égal, s'il n'y avait eu la rumeur et les réactions suscitées par l'intervention de l'évêque".
- l'aspect non-négociable de la vie :
"La morale catholique a des principes qu'on ne peut négliger, même si on le voulait. La défense de la vie humaine depuis sa conception en fait partie, et se justifie par la sacralité de l'existence. Chaque être humain, en effet, depuis le premier instant porte imprimée en lui l'image du Créateur, et pour cela nous sommes convaincus que la dignité et les droits de chaque personne doivent lui être reconnus, et premier parmi tous celui de son intangibilité et de son inviolabilité".- l'avortement et l'excommunication latae sententiae :
Lahire (merci à BB et au blog "Benoît et moi" pour la traduction)