Magazine Journal intime

La palpature du cercle

Publié le 16 mars 2009 par Lephauste

Dieu qu'il fait doux tout à trac ! Tout palpite tout à coup, la lumière du soleil est haut perchée dans les cintres, la gazelle va fleurir le désert de bitume des trottoirs, l'herbe des pelouses interdites sera tendre sous le fessier des âmes éperdues. Partout au coin des rues s'installent les petits revendeurs de révolutions à la sauvette. Les estropiés bourgeonnent et ce sont quatre moignons de plus qu'ils tendent au devant de nos coeurs rajeunis de générosité. Le plan vigipirate va endosser sa tenue d'été. On ira aux festivals, on fera les brocantes, on manifestera son mécontentement au son de la fanfare des beaux-arts, chaque maison qui passera sera un palais magnifique dont nous forcerons les portes pour voir comment est la fortune sous les ors du soleil couchant. 

Je nous vois bras dessus bras dessous, les poches pleines de pierres, remontant les boulevards, dégriffant définitivement les vitrines, fraternisant avec les vigiles sous l'oeil attendris des caméras de vidéo sécurité des grandes chaînes nationale. Qu'il fait doux tout à coup. Je nous vois pacifiques comme des chiens fous sur les plates-bandes de l'élysée, secouant une dernière fois nos mouchoirs détrempés d'émotion en saluant le départ définitif du couple prestilentiel vers les cieux étoilés de "YesWeCanLand" :

- Là tu vois Charla et moi on avait décidé d'inviter le peuple à la maison. Charla avait fait un taboulé et moi je m'étais occupé à faire quelques photos pour l'album de mon presque quinquénat. Elle est belle Charla, non ? Même, devant l'enthousiasme général elle a du chanter 95 fois sur cent, une bonne centaine de fois. Le peuple il adore Brassens. Mais c'est quand elle a commencé à chanter l'internationale que ça s'est un peu échauffé dans les bosquets, le rail de trop, comme on dit dans les réunions ultra invisible du gouvernement ultra inéficient. Il a fallu qu'on foute le camp vite fait, vu qu'on avait confié le bébé à Rachida, la gonzesse la plus DaDa que je connaisse, à une baby sitter du quai d'Orsay. Rama, tu connais ? bon pour te dire on a sauté dans la Panda ... Oui oui celle que j'ai réussis à taxer aux baltringues, derrière les grands moulins de Pantin. Ils en voulaient à ma Roll'ex, ces cons ! Et on a taillé par le pont de la Concorde...

Et nous ferons des rondes, des farandoles, des cavalcades, nous danserons sur la dépouille de crédit, en peau de ZoB et refilerons de l'identité à qui en veux-tu en voila. Des papiers, des fafiots, des brèmes, au nom de la République une et indivisible sur le principe du "bien commun" et du devoir des peuples à disposer d'eux même au sein de l'espace clos de la conscience. Et au dehors de même. Fait si doux, si tiède que sous les cotes de la Nation il doit bien y avoir de la place à fournir pour tous ! A la condition que l'actionnaire n'actionne plus les leviers des ravins de l'hiver quand sous lui fond la banquise dont nous alimentons la masse, de nos sommeils de masse. De nos hypnoses thérapeutiques.  


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