La délicatesse.

Publié le 02 septembre 2007 par Malicelasouris
Crapaud est gentil, généreux, mais crapaud n'y connait pas grand chose en femmes, ni en délicatesse, ni en sensibilité... Crapaud fait des efforts, il essaie juste de coller un baiser au lieu de me pincer le genou ou les fesses, de trouver un prétexte pour passer sa main sur mon corps. Crapaud ne peut pas s'empêcher de me toucher quand je lui dit de ne pas rêver, que rien de physique ne se passera si je ne me sens pas bien ni détendue. Crapaud pense qu'on soigne le mal par le mal en qu'en temps que digne représentant de l'espèce masculine, il se doit de m'honorer pour me montrer ce que je perds à le repousser. Crapaud essaie tout pour que je me sente bien et que je sourie, rend des services, mais n'accepte rien de ce que lui demande. C'est comme il veut, quand il veut et moi je ne me sens pas entendue dans mes désirs. Crapaud est gentil, nous couvre de sorties et de cadeaux, mais même s'il dit le contraire, il donne toujours le sentiment d'attendre autre chose, et si je me  forçais j'aurais l'impression de me vendre. J'aurais l'impression de donner mon corps sans ma tête. Qu'il me prend mon corps sans ma tête. Et comme par un mauvais tour du sort il a le physique de mon pire cauchemard, de celui qui a brisé ma féminité,de celui dont l'image est fixé dans mon esprit à tout jamais, alors quand mon corps parle ma tête le rejette avec violence. J'ai du désir, mais pas pour lui. Derrière l'envie se cachent la répulsion et la haine pour la blessure qui ne s'efface pas. Alors je prends ce qu'il donne en verouillant mes limites, de plus en plus convaincue que derrière Crapaud il n'y a pas de Prince charmant, mais un fantôme. Au moins avec celui ci je ne me rends pas malheureuse. Méchante, mais pas malheureuse. Je sais que je règle encore des comptes, qu'en prenant tout mais en ne donnant rien de moi je ne fais qu'essayer récupérer ce qu'on m'a pris. Je sais que ça ne marche pas comme ça, qu'il n'y est pour rien, mais en luttant contre son désir j'affirme le mien, et j'ai besoin de ça.