Anaxagore: Dieu c’est “Nοûς”

Publié le 16 mars 2009 par Simpldespry

«De tous ceux qu’on tient pour heureux, il n’y en a pas un qui le soit.»
[ Anaxagore ]


Il est si évident pour tout esprit éclairé que ce monde n’est ni le fruit du hasard ni la conséquence d’une nécessité, mais  plutôt l’œuvre accomplie d’une intelligence supérieure.

Anaxagore (500 – 428 av JC.) fut le premier philosophe grec à établir un principe de la formation du monde en pensant que c’est l’Intelligence qui avait tiré du chaos des substances homogènes.

“Toutes choses étaient confondues ensemble, infinies en nombre et en petitesse; car l’infiniment petit existait. Mais, toutes choses étant ensemble, aucune n’apparaissait, par suite de sa petitesse; tout était occupé par l’air et par l’éther, qui sont tous deux infinis ; car de toutes les choses, ce sont celles-là qui l’emportent par le nombre et par le volume”

Il pensait que la totalité de la matière existait à l’origine sous forme d’atomes, ou molécules, en nombre infini et infiniment petits, et qu’un ordre initial se fit dans cet infini chaos d’atomes par l’opération de l’intelligence éternelle qu’il a appelé “noûs“.

“Les autres choses participent de tout; seul le noûs est infini, agissant par lui-même, sans mélange avec aucune chose; il subsiste seul isolé à part soi. Car s’il n’était pas à part soi, mais mêlé à quelque autre chose, il participerait de toutes choses, en tant que mêlé à celle-là, puisqu’en tout il y a une part de tout, ainsi que je l’ai déjà dit ; et ce mélange l’empêcherait d’actionner chaque chose, comme il peut le faire, étant isolé à part soi”

Anaxagore marque, de ce fait, un grand tournant dans l’histoire de la philosophie grecque, sa doctrine du noûs fut reprise par Aristote, et sa doctrine des atomes fraya la voie à la théorie atomique du philosophe Démocrite. Cette doctrine s’articule donc sur deux axes :

  • L’idée du Noûs (Nους, ou Nouç), Intelligence ordonnant le monde, organisant la matière et l’être.
  • Le fait qu’être et matière ne se produisent ni ne se créent, mais se transforment. Il y a donc un refus des concepts du « non-être » et de ses productions. Il sera à l’origine de la citation : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”, reprise plus tard par Lavoisier.

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