Chez certains, le printemps ranime l'enfant enfoui en eux. Moi, c'est le pacifiste. Car croyez moi, quand l'hiver s'étire le bras un peu trop longtemps en mars, l'envie de mordre me prend.
Tout y passe, personne n'est à l'abri. La moindre inconstance, la plus petite parcelle de contradiction, l'ombre d'une menace de faux-pas m'apparaît alors comme une idiotie sans nom. Ceux qui me côtoient le savent: depuis quelques semaines, je frappe tout ce qui bouge (et ce qui montre le désir de bouger): PETA, les phoques, les humanistes et leur publicité athée, le pape, les écologistes, les VUS, le Canadiens de Montréal, les syndicats, le patronat, l'industrie du cinéma, les critiques, les nids de poules, l'asphalte entre les nids, tutti quanti et son contraire, du moment que ça marche un peu de travers: takakakata! Je vide le chargeur! Heureusement, j'ai eu la décence de ne pas mettre en ligne sur ce blogue les billets que ça a amenés.
Mais voilà qu'une fois le chargeur vidé, essoufflé, je vois un rayon de soleil de mars, des pousses vertes qui se pointent entre des restes de neige sale, le ventre de Dame V. qui s'arrondit à me pousser hors du lit, et la petite qui découvre le plaisir de kicker un ballon; pas de but, pas de point, pas même de stratégie: juste le plaisir de botter du caoutchouc.
Ma blonde en balloune, ma fille et son ballon… Comme quoi quelques rebondissements peuvent faire taire bien des guerres.