Photo : Olivier Schwarzwald
J’aurais voulu dire que j’étais fascinée par les hommes qui aiment les chiffres. J’aurais voulu dire que j’étais intéressée par les hommes susceptibles de résoudre des équations à plusieurs inconnues. Mais je crois que je mentirais si j’avançais ce genre de choses. Jusqu’ici je me suis toujours refusée à être raisonnable car subsistait en moi le rêve de petite fille : aimer un homme d’amour.
Mais souvent je me dis que je ferais bien pour diverses raisons, de confort notamment, d’apprendre à tomber amoureuse et ce exclusivement d’hommes amoureux des chiffres.
Depuis bien longtemps, je sais que les princes charmants n’existent pas. Mais je n’arrive pas à me résoudre à prêter une quelconque attention aux sirènes de l’ordre social amoureux. Je vois bien autour de moi que rares sont celles qui résistent à la puissance de cet ordre. Je vois bien autour de moi qu’on est ensemble parce qu’il le faut. Je vois bien que les gens font beaucoup de compromis avec les rêves de petite fille.
Dois-je aussi m’y résoudre ?
Dans quelques années, j’aurai trop de rides et de cellulite pour séduire qui que ce soit, même le plus bouseux des bouseux, alors peut-être devrais-je réfléchir et regarder un peu les hommes qui aiment les chiffres et susceptibles, sinon de me parler d’amour, de m’offrir une friteuse électronique dernier cri.
Etre femme au foyer, j’ai toujours trouver cela vachement ringard comme métier. Mais maintenant que j’entrevois pour de vrai le monde du travail, je revois quelque peu mes positions d’hier. Après tout, vivre une vie de gentille bourgeoise qui, après avoir torché le cul de ses mômes, sirote une pina colada près de la piscine chauffée, pourquoi pas ? Pourquoi nous les femmes devrions-pous nous battre dans le monde de l’entreprise, ce monde d’hommes fait par eux pour eux ? Hein, pourquoi se battre ? A cette question j’ai toujours répondu : pour la Liberté. Mais il se pourrait bien que je baisse les armes.Publié par les diablotins