Comme souvent le week-end, je feuillette de vieux journaux dont j’ai souvent - défaut ou qualité ? - beaucoup de mal à me débarrasser.
Cet après-midi, c’est un Express du 19 février qui est tombé par hasard entre mes mains. J’ai pour manie de toujours débuter un magazine par la fin ; c’est donc la chronique de Jacques Attali, “Perspectives”, en dernière page, qui a attiré mon attention.
L’économiste et écrivain nous invite à nous tourner vers la philosophie lorsqu’il nous est difficile d’avancer sereinement, lorsque la complexité du contexte dans lequel nous évoluons nous empêche parfois de donner un sens aux choses et aux événements qui nous entourent.
J’ai personnellement toujours été frappée par la “banalité” et “l’évidence” dégagées par les propos des philosophes. Au lycée déjà, je me nourrissais de leurs pages, dévorant leurs citations qui me semblaient être des “évidences bien trouvées” mais qui avaient le mérite de forger le pensée et de me faire réfléchir sur l’essentiel.
C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai dévoré cette chronique et les citations de Senèque choisies par Jacques Attali. J’en ai retenu deux :
- La première sur l’absurdité de l’usage que nous faisons de notre temps : “Une grande partie de la vie s’écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie tout entière à faire autre chose”.
- La seconde sur l’urgence de vivre pleinement chaque instant, sans artifice, sans leurre, sans virtualité : “Chaque jour, nous mourons ; chaque jour, en effet, nous est ôtée une part de la vie ; et, alors même que notre âge s’accroît, la vie décroît…”
Tellement simple mais tellement vrai… Ces citations d’un autre âge m’ont frappée par leur singulière modernité.
Comme le résume si bien la critique du livre d’Alexandra Alvaq : “On n’a jamais le temps, on a peur de ce temps qui passe si vite…
Et si finalement, le bonheur, la vie, c’était de prendre conscience de ce temps, de le savourer à l’instant présent, tout le temps, comme s’il pouvait disparaître là, dans une heure, demain..
C’est ça, vivre maintenant, savourer l’instant du moment. Prendre conscience que ce temps qui nous échappe c’est nous qui ne savons pas le retenir…”