"With a world-weary sigh, Francesco Trapani slips off his $10,000 steel and white-gold Bulgari watch, revealing the band's dull underside. Bulgari once polished it to a fine gleam to match the shiny exterior" écrit le journaliste du International Herald Tribune (8 décembre 2008 "Luxe is losing its edge") qui vient d'interviewer Francesco Trapani. "It's more wearable and costs less"...
Cost-cutting.
L'article confirme que la marque a introduit " lower-cost boxes and bottles for Bulgari's perfume line, which Trapani said customers will not notice".
Cost-cutting.
Dans les deux cas la marque suppose que "customers will not notice"... tout en affirmant "The challenge is to cut costs and diminish expenses, without negatively affecting the image of the brand or the quality".
Au même moment Bulgari (voir mon post du 1er février dernier) organisait une "sample sale" à New York où les clients pouvaient trouver des montres à -60% et des sacs à -70%!
Qu'est ce qui impacte le plus l'image de Bulgari ? L'article du IHT ? Le "cost cutting" sur les produits ? La "sample sale" ? Ou le fait que tout cela arrive ensemble ?
Le Monde (20 mars 2009): Nick Hayeck, PDG du Swatch Group, dénonce "Richemont nous a annulé des commandes. C'est un groupe qui n'a pas de dettes, mais s'il gagne moins, sa direction punit tout de suite le personnel, et a introduit du chômage partiel chez Cartier. Ce qui n'empêche personne de continuer à voler en avion privé..." et annonce qu' "il n'y aura ni licenciement ni recul des investissements chez Swatch". Le rapport annuel 2008 porte en couverture " Attention, cette publication n'est pas recommandée aux acrobates et jongleurs du cirque financier actuel...".Mais la véritable information, qui relativise tout le reste tient en ces mots de Nick Hayeck, lequel parlant des résultats 2008 dit "C'est quand même le deuxième meilleur bénéfice de l'histoire du groupe. On peut vivre avec un tout petit peu moins d'argent."
Qui croire? Bien sur Bulgari présente un bénéfice net qui les ramène au niveau de 2002, mais toutes les marques de luxe ont connu une situation analogue en 2002/2003! Rappelons que Bulgari est la seule marque de luxe (avec Gucci) qui se soit développée en voyant son CA multiplié par 10 en 10 ans (après l'arrivée de Francesco Trapani).... là où TOUTES les autres l'ont multiplié par 4 sur une même période de 10 ans! Cette croissance "folle" mérite réflexion. Peut être doit-on constater que le jour où elle n'est plus au rendez-vous une marque est susceptible de se lancer dans des actions dommageables pour elle aux yeux de ses clients (et de ses employés) - ne plus polir l'intérieur du bracelet, utiliser des packagings moins chers, lancer des "sample sales" en novembre à -70%.... Finalement je préfère la position de Nick Hayeck: elle est bien plus conforme aux attentes éthiques des consommateurs du 21ème siècle.
Bulgari, marque du 20ème siècle?