Lu le très beau texte de Régine Détambel sur publie.net, Blasons d'un corps masculin.
Déjà au début, cette phrase de Colette, assumée comme un programme :
" Je détaillais la montagne avec un goût étriqué, menu, parfois subtil, de
myope et de femme…"
Et puis cette façon de prendre en charge le poids du corps de l'autre, comme si de le détailler le rendait plus entier.
Et puis, bien sûr, à de nombreux endroits, les mains de l'homme comme blason.
"Elle avait connu ses mains quand leurs ongles n’étaient pas éclos, quand il avait encore des coussinets à la base moelleuse de chaque doigt et une peau si fine que le remontoir de sa montre l’éraflait, laissait une traînée blanche, crayeuse, de peau sèche, arrachée.
Elle avait connu ses ongles fins et roses, si doux qu’ils ne faisaient aucun bruit quand il pianotait sur la table en Formica.
Ils pousseraient en quelques années, âpres et déchirants."