Dans une lettre envoyée au Premier ministre britannique, le Saint-Père s'est adressé aux participants du G20, c'est-à-dire vingt premières économies industrielles et émergentes :
"Toutes les mesures proposées pour juguler la crise doivent chercher
à offrir la stabilité aux familles et aux travailleurs, ainsi que, par
le biais de régulations et de contrôles appropriés, à restaurer
l'éthique dans le monde financier (...)
[à peine rentré d'un voyage en
Afrique] j'ai eu l'occasion de voir de première main la
réalité de la grande pauvreté et de la marginalisation, que la crise
risque d'aggraver dramatiquement (...) [
Cette crise] a
réveillé le spectre d'une annulation ou d'un réduction drastique des
programmes d'assistance, en particulier pour l'Afrique et les pays les
moins développés (...)
L'aide au développement n'est pas la cause de la
crise et, dans un souci de justice, ne doit pas en être la victime (...)
[ce sommet] est limité à la convocation d'États qui représentent 90% du PIB mondial et 80% du commerce mondial (...) Cette
situation doit provoquer une réflexion profonde parmi les participants
au sommet, dans la mesure où ceux dont la voix a le moins de force sur
la scène politique sont précisément ceux qui souffrent le plus des
effets d'une crise dans laquelle ils n'ont aucune responsabilité (...) L'issue de la crise globale actuelle
ne peut être atteinte qu'ensemble, en évitant les solutions marquées
par l'égoïsme nationaliste et le protectionnisme".
Lahire
