Quelle formidable nuit que celle que la dernière que j’ai passée dans mon lit. Formidable nuit à expectorer je ne sais quelle forme d’amas d’microbes. Quoi ? Vous ne vouliez pas savoir ? Fallait pas lire ! Le docteur a dit « C’est pas une petite chose ! C’est pas beau ce que vous avez là ! » , pourquoi d’habitude c’est beau mes autres tracas médicaux ? Et l’autre hé ! Genre ! Enfin bon, moi je vois bien que ça n’a rien à voir avec le petit rhume pourri que j’ai de temps en temps et qui me permet de faire peau nasale neuve. Non, là, j’ai l’impression que ce sont mes poumons qui font peau neuve. Du moins j’espère quand même qu’ils se régénèrent d’eux-mêmes à chaque fois que j’en crache un bon morceau, à peu près tous les quarts d’heure. Parce que l’état grippal, on n’en fait jamais assez tout un plat. L’état grippal, c’est dur, c’est douloureux, c’est rigoureux et c’est surtout très chiant. Allez, j’vais vous raconter, même si ça vous rend malades. Tout a commencé Samedi matin. Un petit mal de gorge bidon avait pris possession du fond de ma cavité buccale et m’embêtait car le soir je chantais à un repas organisé en compagnie de mes collègues. J’avais même dit à mon papa en rentrant du boulot à 14h30 : « Bordel de crotte de bic de poule dégénérée (ndlr : oui bon ok, j’ai pas exactement commencé comme ça, et alors ?), j’ai une angine je crois, et du coup ce soir ça va être rude de chanter. » Mon papa lui, il a dit « Mais ça va même pas s’entendre ! ». Pas du tout fan le Papounet, PAS DU TOUT. Je me rends sur les lieux de la salle où va se dérouler la soirée vers 17h45 avec toujours la gorge qui pique, qui gratouille, qui chauffe. On fera avec ! Et finalement, Papounet avait raison, j’étais tellement à l’aise que la supposée angine n’a en rien dégradé ma voix, bizarrement. Pourtant, à la maison quand j’ai mal à la gorge, ma voix, je trouve qu’elle craint grave du boudin aux pommes ! Bref ! Même si j’avais de plus en plus mal aux endroits où siégeaient avant les amygdales que je n’ai plus, tout s’est bien passé. Je commençais à tousser un peu, aussi. Parce qu’avoir mal à la gorge ne suffisait pas. Comme j’ai forcé sur ma voix, le lendemain, angine, toux et compagnie ont fait qu’en rentrant alentours de 3h du matin, je n’avais presque plus de voix. J’ai donc improvisé un thé aux fruits rouges avec du miel avant d’aller dormir, pour adoucir le tout. Mais en vain. Dimanche à 11h en me levant, ma voix avait un peu disparu, je toussais un peu plus. Lundi matin, bonjour la voix de canard grasse et enrouée et le début du crachage de poumon. Tout le monde au boulot me disait « T'as trop chanté !! ». Mais noooon ! Ce n’est pas un dommage collatéral dû à un concert intense avec des demandes du genre « Dis dis dis dis dis Sylvie, tu veux bien chanter du Whitney Houston ? » (soyons fou !), c’est que j’ai chopé un truc merdique qui m’pourrit le coin ORL quoi et qui commence à exploser à l’intérieur de moi.
Mais revenons-en à cette formidable nuit passée entre hier et aujourd’hui, une nuit torride, pleine de soubresauts respiratoires, haletante. Une belle nuit MERDIQUE comme je ne les aime pas, donc. 30 minutes de sommeil. Crachage tussif de poumon. 30 minutes de sommeil. Crachage tussif de poumon. 30 minutes de sommeil. Crachage tussif de poumon. 30 minutes de sommeil. Crachage tussif de poumon. 30 minutes de sommeil. Crachage tussif de poumon. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce que j’aille vidanger ma vessie vers 4h18 du matin. A croire que pisser calme la toux. Je me rendors et je rêve que je me lève et que j’appelle ma directrice pour lui dire que je suis trop malade pour venir travailler, que je suis désolée, que je tiens pas debout et qu’en plus j’ai les poumons en surchauffe. Puis mon réveil sonne. Je doute. Je suis claquée, je suis pâle comme le cœur d’un navet, j’ai des cernes monstrueuses, une énergie de lémurien croisé avec une limace. Et surtout, je tousse, retousse et tousse encore. J’expectore sans cesse le mal qui m’habite et j’en peux plus. Mais vaille que vaille, je me dis que c’est juste un petit mauvais moment à passer et qu’en travaillant, ça s’arrêterait un petit moment.
Et bah non. Aucune force pour soulever ces cartons et packs de bouteilles. Aucune force pour tirer les palettes et pas la moindre force pour réfléchir. Non vraiment, si j’avais su, j’aurais pas viendu ! De retour chez moi vers 10h30, je sais que je vais aller voir ma généraliste l’après-midi et que si elle me donne un arrêt maladie, je ne dirai pas non. Et voilà, j’ai un « Etat grippal », un truc pas beau qui pue, qu’il faut soigner à la cortisone et aux antibiotiques. Diantre, de la cortisone ! Cette horrible substance a une fâcheuse tendance à avoir sur moi un effet vahiné, surtout au niveau du visage ! Ah non, je veux pas grossir, hey ! Ceci étant, vu que c’est que pour 5 jours, ça n’aura pas de conséquences monstrueuses sur mon actuel rééquilibrage pondéral !
Voilà, donc, j’ai un état grippal, je tenais à le dire, à m’en plaindre et m’en replaindre, parce que cracher mes poumons comme ça là, paf, en m’arrachant en même temps le fond de la gorge et en ayant une horrible voix de canard enroué, et bah c’est trop même pas drôle, d’abord !