Magazine Journal intime

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Publié le 01 avril 2009 par Boo
Nous étions Adam et Eve. Nous courions tous nus dans l'Eden, nous nourrissant à même le verre de planteur, palmant après les tortues de mer et ramant pour décoder l'accent martiniquais.
Plage, kayack dans la mangrove, plongée sous-marine, lecture, cuite au ti-punch, réveil au chant du coq, nourrissage des sucriers (petits oiseaux jaunes accros au sucre), balade sur la trace dans Jésuites au cœur de la forêt humide, pêche (infructueuse, ça ne pite pas bien à la mie de pain, pas plus qu'à la peau de saucisson d'ailleurs). Et puis, découverte de la gastronomie locale : féroce d'avocat, colombo de cabri, daurade coryphène et sa sauce chien, glaces coco maison. Et comme même au paradis, le Dieu Kâ-Lory n'oublie pas ses brebis égarées, un bon + 2 kg sur la balance au retour, malgré une bonne heure de nage à la palme tous les jours. Mais qu'importe.
Et puis, cerise sur le gâteau-coco, là-bas, à l'autre bout du monde, à 7000 km de la France, nous avions retrouvé nos aventuriers des mers. Ceux-là même qui, il y a 9 mois, achetaient un voilier sur un coup de tête et partaient se faire une transatlantique pendant un an. Je vous passe l'émotion des retrouvailles. C'était comme si nous nous étions quitté la veille. En deux jours, tout le village des Anses d'Arlet nous connaissait sous le nom des "quatre coincheurs" (la coinche = une variante de la belote) et nous payait des tournées de planteur.
 
Il en va des bonnes choses comme des haricots... * Et puis, il a fallu partir. Même pas pour une histoire de pomme (il n'y a pas de pommes, là-bas... juste des pommes-cannelle et des bananes-figues). Juste parce que nous avions bêtement dit à nos employeurs que nous rentrerions. La boulette.
Dire adieu à nos amis, à bientôt, à dans trois mois, quand vous retraverserez l'Atlantique, direction le bercail. Promis les gars vous reviendrez, hein ?
Et adieu au paradis. Il n'y a vraiment aucun moyen de rester ? Trouver un job ici ? S'installer comme freelance, se louer une petite case, avec le wifi pour pouvoir travailler (et bloguer) ? Non ?
On y pense, on y pense.
En attendant, depuis lundi, on erre comme des âmes en peine. Comme Adam et Eve, chassés du Paradis. On n'a plus qu'à aller se rhabiller. Et chaudement., en plus. Parce que passer de 29° à 10°, ça fait mal. Seuls nous restent le goût du planteur sur le bout de la langue, et quelques odeurs de colombo au fond des valises.


Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *

Il en va des bonnes choses comme des haricots... *


* Elles ont toujours une fin.

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