À l’automne 1793, 80 000 à 100 000 Vendéens passent la Loire à Saint-Florent-le-Vieil. Après l'échec devant Granville, ils refluent sur Angers, mais le fleuve est en crue. Affamés, affaiblis par la maladie, ils se réfugient dans la ville du Mans où ils espèrent trouver à manger et se reposer. Beaucoup parmi eux ne sont pas des combattants. Le 12 décembre, pour faire face aux troupes républicaines qui les attaquent, leur chef Henri de La Rochejaquelein, ne parvient à rassembler que 3000 hommes. Et c’est cette bataille des 12 et 13 décembre 1793 qui se transforme dans la ville du Mans en une chasse à l’homme qui n’épargne personne. Le témoignage écrit d'un révolutionnaire dénommé Benaben est éloquent :
"Les soldats s’étaient répandus dans les maisons et, en ayant retiré les femmes et filles des brigands qui n’avaient pas eu le temps d’en sortir et de prendre la fuite, ils les emmenaient dans les places ou dans les rues, où elles étaient entassées et égorgées sur le champ - à coups de fusil, à coups de baïonnette ou à coups de sabre. On les déshabillait ensuite toutes nues et on les étendait sur le dos dans une posture indécente : on appelait cela, mettre en batterie."
Ce sont sans doute les charniers de ces victimes qui viennent d'être découverts au Mans. Jean-Claude Boulard, maire (PS) du Mans, à la demande de Philippe de Villiers, s'est déclaré favorable au transfert des restes humains afin de leur attribuer une sépulture en Vendée. Philippe de Villiers pense que :
" Cette découverte confirme la tragédie de la Virée de Galerne. Également que ces hommes, femmes et enfants étaient en route pour revenir en Vendée. Et cette certitude historique du retour préfigure la localisation de la sépulture. Nous sommes d'accord avec le maire du Mans. Il paraît judicieux que la Vendée enterre ces morts chez elle. Qu'un petit monument rappelle leur histoire, en respectant leur mémoire."