Mes humeurs dans la Meuse

Publié le 02 avril 2009 par Anaïs Valente


La vie, c'est vraiment pas comme dans les séries télé

Cette semaine, direction les urgences, les soins intensifs et tutti quanti. 

On pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres, et puis ça arrive.  Et bien je peux vous dire que dans la vraie vie, c'est pas du tout comme dans les séries télé dont je suis friande, genre Urgences ou Grey's Anatomy.  Mais alors là pas du tout.

Dans les séries télé, le médecin est beau, bien coiffé et souriant, même pour les mauvaises nouvelles.  Et puis, il prend un temps fou pour tout expliquer.  Dans la vraie vie, le médecin commence par « je n'ai rien à vous dire » ou « je n'ai pas de temps à vous accorder », puis il fait son discours en trente secondes chrono, dans une langue proche du chinois.  Et si tu n'as pas compris, tu te tais, car le médecin n'a pas que ça à faire.

Dans les séries télé, les opérations se passent dans la joie et la bonne humeur et semblent ne durer que dix minutes montre en main.  Y'a de la musique et des histoires d'amour à la pelle.  Dans la vraie vie, tu ères durant des heures dans des couloirs impersonnels, sans jamais trouver un lieu où réellement te poser, sans avoir le moindre écho de ce qui se passe en salle d'op. 

Dans les séries télé, l'infirmière vient gentiment prévenir que le patient est revenu dans sa chambre et t'attend impatiemment.  Elle l'appelle par son nom de famille et te prend la main.  Dans la vraie vie, tu apprends son retour du bloc en entendant l'infirmière hurler « la 114 est remontée, préviens la famille ».

Dans les séries télé, le chirurgien vient te dire que tout s'est bien passé, que tout ira bien, puis tu tombes raide amoureuse de lui, vous vous mariez et avez beaucoup d'enfants.  Dans la vraie vie, tu ne sais même pas quelle tête il a, le chirurgien.

J'aime pas la vraie vie.

Et puis j'ajouterais que dans les séries télé, les médecins, ils sauvent toujours les malades, enfin presque toujours.  Dans la vraie vie, la faucheuse est fidèle au poste.  Depuis l'écriture de ce billet, j'ai finalement croisé des personnes humaines, qui parlent un français normal et qui réalisent que les patients ne sont pas des choses mais des personnes ayant une vie et une famille.  Le manque de communication est cependant une vraie maladie, pire qu'une gangrène, et qu'il faudrait absolument soigner...