Oui, je le répète, ils
doivent endurer bien des travaux, dévorer bien des afflictions, principalement
ceux qui ont eu le malheur de vivre sans penser aucunement à leur salut, s’ils
veulent que leur cœur, après n’avoir eu que trop de ressemblance avec les
chiens, qui ne se plaisent qu’à manger et à japer, puisse parvenir à la
simplicité, à la douceur, à la patience, au zèle, à la ferveur, à la
tempérance, à la pureté, et à l’amour du salut éternel. Cependant, aussi
dépendants que nous soyons à nos penchants, aussi graves que soient les
maladies de notre âme, gardons-nous bien de perdre courage; mettons, au
contraire, en Dieu une confiance pleine et entière. Ainsi, alors même que nous
nous sentons faibles, soutenus par la fermeté d’une foi inébranlable,
présentons-nous devant le Christ, et, avec une grande simplicité et une
profonde humilité, exposons-lui notre faiblesse et nos misères, l’abattement de
notre âme et de notre corps; et, tout indignes que nous en soyons, Il nous
tendra la Main avec bonté, et nous prendra sous Sa puissante Protection avec
une tendre charité. saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte