Le «fainéant»

Publié le 03 avril 2009 par Moinillon

En lisant ces lignes extraites du beau livre de P. Isaac sur L'Ancien Païssios de la Sainte Montagne, dont on parlait récemment :

« Il se donnait tout entier et consacrait toutes ses forces à la prière nocturne. Il s’épuisait par les stations debout nocturnes et les innombrables prosternations. Dans sa vieillesse, il utilisa une stalle et un appui (*)  et « des cordes cachées  », c’est-à-dire qu’il s’attachait avec une corde au plafond de sa cellule, pour prier debout comme un autre prophète, Moïse. Quand il était fatigué, il continuait à genoux, donnant un peu d’aise à son corps maltraité. » (p. 234)

* Bâton en forme de T, que les moines utilisent pour s’y appuyer quand ils prient. Quelques moines l’appelaient le fainéant, appellation qui ne lui plaisait pas du tout.

Je me demandais bien de quoi il pouvait bien s'agir. Et j'ai trouvé la réponse, d'une part sur cette image de l'Ancien représenté en saint, car sa canonisation est à l'ordre du jour dans l'Église grecque, d'autre part dans la vidéo — placée dans la suite du billet — sur les Kafsokalyvia (« les cabanes brûlées » : les anciens occupants de ces « cabanes » les incendiaient régulièrement pour en construire d’autres) là où un autre grand Ancien grec — P. Porphyre — commença sa vie monastique (un nouveau livre sur lui doit bientôt paraître dans la même collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle ».
À la minute 5.20 de cette vidéo, on voit le moine s'appuyant sur ce «fainéant».