Nous avions décidé de clore notre première semaine templemaroise du développement durable par la projection du film d’Al Gore : “Une vérité qui dérange“. Un conseil, si vous ne l’avez pas vu, précipitez-vous, envoyez-y vos proches, vos enfants, vos collègues. Le réquisitoire est implacable, pas vraiment rassurant. Il montre notamment quelle part nous autres les hommes nous prenons pour précipiter notre planète vers des horizons tout à fait inquiétants. C’est parfois effrayant, mais ce film nous interroge, nous oblige à nous dire que nous devons agir, réagir.
C’est surtout magistralement réalisé. L’homme politique possède une puissance d’explication, qui puise sans doute sa force de persuasion dans l’enthousiasme des prédicateurs comme l’Amérique les aime. Il utilise également à merveille les ressources que nous offrent les technologies de l’information et de la communication.
On ressort de cette projection inquiet, mais aussi convaincu que nous sommes tous co-responsables de ce qui nous arrive. Et finalement persuadés que nous pouvons encore préparer un avenir un peu rassurant à nos enfants, pour peu que nous fassions les bons choix. L’homme a su fabriquer les outils qui pourraient amener à sa perte. Il peut encore utiliser son intelligence destructrice pour reconstuire ce qu’il a démoli.
Il nous faut pour cela aller vite, arrêter la spirale qui réchauffe les mers, produit les catastrophes écologiques que nous voyons poindre, les désastres humains qu’elles commencent à engendrer.
Il nous faut aussi abandonner notre vision un peu étroite qui nous pousse naturellement à rejeter les torts sur les autres, pour préserver notre petit confort immédiat. Je trouve à cet égard la citation de Mark Twain que le concurrent malheureux de Georges Bush en 2004 utilise au début de son film particulièrement efficace : «Ce n’est pas notre ignorance qui nous attire des ennuis, mais nos fausses certitudes»