Enfin, le premier acte juridique de la 33ème Cup est terminé! Tout cela a pris une vingtaine de mois et il en reste au moins 10 avant un probable mano à mano entre BOR et ALI. Bien entendu on peut rêver d’une entente, possible sur le papier, en vue d’une Coupe multi challengers mais comme les 20 mois écoulés n’ont rien apporté sur le sujet, je ne vois pas pourquoi ca changerait. Les dés étant jetés, on peut maintenant oublier les arguments moralisateurs utilisés de part et d’autre, au nom de ‘l’interet supérieur de la Coupe’; il s’agit dans tous les cas de gagner et/ou conserver un trophée et la morale n’a rien à faire la dedans (ce n’est a mon sens ni moral, ni immoral mais tout simplement a-moral).
Dans le cas d’un DoG match entre ALI et BOR,la victoire d’ALI est probable. La stratégie BORienne était parfaite dans une logique de blitzkrieg. Le gain rapide espéré étant soit de faire plier ALI soit de remporter la Coupe faute de concurrent. Malheureusement pour BOR, la cour a prononcé la suspension du délai de 10 mois pendant le procès rendant impossible un DoG match en automne 2008 pour lequel ALI n’aurait pas pu aligner un bateau adapté (DoGzilla vs ‘100′ ou vs ‘Le Black’ ca n’aurait pas fait un pli). A partir de ce tournant, il est devenu clair qu’ALI allait pouvoir se préparer correctement quel que soient les circonstances. Or il n’y a pas de tactique défensive dans un blitzkrieg et BOR se retrouve contraint de combattre désormais dans un environnement totalement hostile contrôlé par ALI. En effet, en dehors de la date, dans un DoG match TOUT est contrôlé par le Defender (hormis le format des courses prescrit par le Deed of Gift).
Ironiquement, BOR qui s’est battu pour qu’ALI n’ait pas les droits exorbitants que lui donnaient le protocole de la 33eme Cup se retrouve à affronter le cas extrême ou ALI a TOUS les droits (sélection du Jury, du comité de course, règles de course…)! Jamais un challenger n’a gagné un DoG match et en particulier, la tactique du blitzkrieg mené par les kiwis en 1988 les à menés droit à un fiasco nautique une fois que les Américains on trouvé la faille. La valeur de l’équipe sportive de BOR aura finalement peu de poids dans une régate ou les deux bateaux auront des performances très probablement significativement différentes.
Au final,ALI n’aura pas réussi à imposer la participation du Defender à la sélection de son Challenger. Grâce peut en être rendu à BOR (ironiquement, lBOR avait initié le mouvement lors de la dernière Coupe alors que, Challenger of Record, il avait négocié un protocole autorisant pour la première fois le Defender à régater avec les Challengers hormis dans le tournoi final…). Malheureusement, à l’avenir, un Defender pourrait mettre en place un protocole aussi biaisé en sa faveur si il respecte les formes du Deed of Gift qui montre là des limites.