Deux super films à vous signaler. Deux enfers au quotidien... deux histoires de femmes au bout du rouleau...
D'abord, La journée de la jupe vu en avant-première sur Arte et qui passe depuis en salles. Pour une fois, le battage médiatique est justifié. Ce film nous fait plonger avec incrédulité et stupeur dans l'univers des ZEP, un univers que me décrit souvent une copine prof mais dont je n'arrivais pas à saisir la réalité, jusqu'à ce que je voie ce film. Mon Dieu, quel enfer !
C'est aussi l'occasion de revoir Isabelle Adjani si discrète ces dernières années et qui nous apparaît sans fards, grossie et flétrie. La fin d'un mythe (la beauté) mais la confirmation d'une autre réalité longtemps occultée par ses traits parfaits : son immense talent d'actrice. Elle est franchement phénoménale, à la fois touchante et flippante, sans cesse sur le fil du rasoir.
Le fil du rasoir... Julia connaît bien. C'est l'héroïne du film éponyme d'Eric Zonca qui passe en ce moment sur Canal. Là encore, on plonge direct en enfer : l'enfer de l'alcoolisme.
Comment son héroïne (Tilda Swinton aussi bombesque qu'épave) en est arrivée là, mystère...
On la découvre au moment où elle perd pieds. Où, noyée de dettes, elle kidnappe un enfant avec lequel, après des débuts difficiles (il faut la voir le jeter dans un coin de sa chambre comme un vulgaire sac de patates), elle va tisser peu à peu des liens... et nous laisser pantelants, chamboulés par cette magnifique et désespérante histoire de rédemption ratée.