En négociant avec succès son ralliement à la nomination du Danois Anders Fogh Rasmussen au poste de secrétaire général de l'Alliance atlantique, la diplomatie turque a fait mieux qu'obtenir d'importantes compensations : elle a renforcé la stature et l'influence de la Turquie. Barack Obama a réaffirmé son souhait de voir la Turquie intégrer l'UE, malgré l'opposition de façade de Nicolas Sarkozy, qui n'a jamais mis son veto à l'ouverture de nouveaux chapitres de négociations d'adhésion et qui, en outre, a supprimé l'obligation de référendum pour l'adhésion d'un nouveau pays à l'UE.
La Turquie devrait obtenir l'un des six postes de secrétaire général adjoint de l'OTAN, actuellement détenus par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, la République tchèque et le Canada, ainsi que deux hauts postes civils, dont celui d'envoyé spécial de l'OTAN en Afghanistan. Ankara devrait rejoindre le groupe des experts de l'Agence européenne de défense, sous réserve de l'accord formel de celle-ci. Les généraux turcs pourraient également obtenir deux ou trois postes supplémentaires au sein de la structure militaire intégrée de l'Alliance.
M. Rasmussen se serait engagé à obtenir la fermeture de la chaîne de télévision kurde Roj TV qui émet au Danemark. Enfin, pour tenter de faire changer d'avis M. Erdogan, qui avait "douté de ses capacités à contribuer à la paix mondiale", M. Rasmussen s'est exprimé, lundi à Istanbul, afin de "tendre la main au monde musulman".