Il me semble qu’on peut très
exactement comparer un homme qui n’obéit que par un motif de crainte, aux
parfums qu’on fait brûler : ils répandent d’abord une odeur agréable, mais
ensuite on ne trouve plus qu’une fumée fatigante; que celui qui se soumet par
le motif d’une récompense est semblable à une meule de moulin, qui ne tourne
que d’une seule façon; mais que ceux qui, par affection et par amour pour Dieu,
abandonnent le monde pour embrasser les voies étroites d’une vie religieuse, se
trouvent tout-à-coup embrasés du feu sacré de la charité; et comme la fureur et
l’activité du feu naturel augmentent à mesure qu’il s’étend dans une forêt où
il a pris, de même, à mesure que la flamme du divin amour s’étend dans leurs
cœurs, elle y produit un heureux incendie. saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte