Seulement voilà au début, je n'en voulais pas du reclassement. Parce que c'est le grand escogriffe dans toute sa splendeur qui me l'a proposé. C'était au cours de la négociation, à un moment, il m'a sorti, sur un ton condescendant à souhait : "Mademoiselle, je pense que je vais vous proposer les services d'un cabinet d’Outplacement. Vous savez, psychologiquement, ça peut vous aider à faire surface, à reprendre goût à la vie. Il vous faut une motivation pour vous lever le matin...".
Comme je ne me sentais pas particulièrement suicidaire à ce moment là, je l'ai vraiment très mal pris. Et je lui ai sorti "Vous croyez vraiment que la psychologie va m'aider à payer les traites de mon appartement ???", ce qui était puérile et con, je l'admets. Mais au final, je me suis dit que tant qu'à leur soutirer quelques clopinettes, pourquoi ne pas faire feu de tous bois et accepter le reclassement.
Ca s’avère être une excellente idée, car je ne me projetais pas il y a un mois dans le chômage et sa cohorte de bonnes idées créatives par millier : patates au Chili, lions au Kenya, écriture, retraite spirituelle, reconversions diverses et variées incluant couturière ou fleuriste, etc.
Y'a tout de même un grain de sable dans l'engrenage : en bonne élève, je suis allée voir sur le site dudit cabinet de reclassement et rien que sur la page d'accueil (avec une photo de blonde qui s'ennuie et la baseline énigmatique "That's why!") j'ai pu recenser les mots et expressions suivantes : management, les Hommes et l'entreprise, enjeux, performance, activité, pôle de compétence, capital humain, cycle de vie, alignement stratégique, et 3 fois le mot crise...
Maintenant j'ai peur d'y aller car je me demande si ce n'est pas une succursale de la world company des financiers !!!