Et voilà, la liste noire est vide.
Souvenez-vous, le 2 avril 2009, la liste noire était publiée. Elle était constituée des pays suivants :
- Costa Rica,
- Malaisie,
- Philippines,
- Uruguay
Ce sont les "pays qui ne collaborent pas avec d’autres en cas d’enquête fiscale et qui ne cherchent pas à suivre les normes internationales sur la transparence".
Bien, le G20. Bravo, les chefs d'Etats qui s'autocongratulaient au lendemain du G20, se félicitant d'avoir si rapidement et si aisément sauvé le monde. Obama, Sarkozy, Brown, tous s'attribuaient la victoire. On allait en finir avec les paradis fiscaux. Ah, ils allaient voir de quel bois ils se chauffent, les Philipines et autres Luxembourg !
Effectivement, on a vu.
Le 4 avril 2009, l'Uruguay a promis la transparence et l'échange d'informations en matière fiscale. Il a été immédiatement sorti de la liste noire.
C'est un peu comme si votre banque vous retirait de la liste rouge des mauvais payeurs, en recevant un simple courrier de vous, les informant de votre promesse de rembourser rapidement vos dettes. Vous n'y croyez pas une seconde, n'est-ce pas ? Moi non plus.
Aujourd'hui, 6 jours après la publication de cette "liste noire", c'est terminé. Elle est vide. Les quatre pays ont "promis la transparence et l'échange d'informations en matière fiscale". Voilà, le gentil banquier du G20 a reçu un courrier de ses débiteurs, l'informant de leur promesse de rembourser leurs dettes, et il les a sortis de la liste rouge. Il est gentil, le banquier du G20. Plus gentil qu'un vrai banquier.
Bon, évidemment, il reste la liste grise, sur laquelle figurent tous les autres pays, des Îles Cayman à la Suisse, en passant par Monaco, etc.. Ah, ceux-là, ils sont tranquilles, ils ne sont pas sur la liste noire. Et nul doute que leur placement sur une "liste grise" va dissuader les entreprises et les particuliers d'aller y ouvrir des comptes numérotés.
Ah ça, quel succès que ce G20 ! Vous pouvez dormir tranquilles, braves gens. S'il vous plait.