Je me suis levée tellement tôt ce matin que j’ai même pas loupé le zapping à la fin de l’édition spéciale. J’ai quand même repassé l’émission en décalé. Pour la voir en entier. Le temps de bien émerger. Du coup je l’ai regardée jusqu’au bout. Envolée la demi-heure que je venais de gagner. Alors je suis passée sur i et BFM télé.
Deux heures d’infos et trois cafés plus tard, je me suis enfin décidée à lever mon cul de mon canapé. Il était pas loin de 16h. Ca me laissait une petite heure avant “Seconde chance“. Juste le temps de faire une sieste. C’était sans compter sur le joint pratiquement intact qui trônait tranquillement dans son cendrier. Un joint sur lequel j’avais à peine tiré avant de me coucher. Et qui me tendait les bras. Sur le coup ça m’a motivée. Je me suis dit « Allez, je prends une bonne douche, et je finis mon bouquin. Je le commence au moins. Je l’ai dans la tête, là. J’ai plus qu’à le recopier ». Et puis je sais pas ce qui s’est passé. J’ai du confondre mes feuilles A4 et mes feuilles OCB ! Je m’allumais déjà le deuxième.
C’est le téléphone qui m’a réveillée. Juste au moment où j’assommais mon coach “budget/pouvoir d’achat” avec les deux kilos de carottes qu’il m’avait déniché à 66 centimes d’euros au lieu de 69. Une vraie affaire. Et c’était le moins qu’il puisse faire. Ce connard venait de me faire passer à côté d’un million d’euros en me faisant économiser 6 euros sur le post de dépense “loto “. Y’avait Arthur qui me disait : « Vas y bute le, ce chacal. Il joue avec tes nerfs ». Et Jean Louis, son huissier, qui prenait des notes. Un vrai cauchemar. Il était 18h30. C’était les boites. Pendant un bon quart d’heure je me suis dit : « Qu’est ce que je fais ? Je laisse ? Ou je mets c’est dans l’air ? ». La télécommande était loin. A l’autre bout de la table. Les boites, c’est pas que j’aime pas. Mais ça finit tellement tard que je loupe tout le début du grand journal. Putain la prise de tête. Pour plus penser, je me suis refais un joint. C’est vers 19h40 que j’ai réalisé que ce n’était plus Arthur dans mon écran. Mais Dechavanne. Et Victoria. La fille superbe. Je suis donc passée sur Canal. C’était la météo. La fille non moins superbe. Mais avec un cerveau en plus. J’ai revu le zapping pour la troisième fois.
C’était les Guignols quand Fifi est rentré. Il était temps. J’avais une vraie dalle. Et si on me fait pas à manger moi, je mange pas. J’y pense pas en fait. Là ça va : je fais 43. Mais si je descends en dessous des 39, je suis mal. Faut que je retourne à l’hôpital. Fifi il me dit tout le temps : “Mange. Sinon tu mourras pas”, comme dans “la grande bouffe“. Tu sais, le film où ils se suicident tous en s’éclatant le bide. Mais même quand mon ventre tourne à vide depuis deux ou trois jours, même quand mon estomac crie famine, c’est ma tête qui veut pas avaler. Alors je me motive. Comme les bébés : Une fourchette pour Fifi. Une fourchette pour mes chats. J’ai l’impression que plus je mange, plus il en reste. Un vrai supplice. Bref. Pendant qu’il passe la porte, je commence à lui raconter ma journée de merde. Pour couronner le tout, il m’annonce que y’a plus de glace vanille façon banana split. Putain c’est tout Fifi ça. Faut toujours qu’il oublie l’essentiel. Je me demande quelle tête il ferait si j’oubliais son mir vaisselle, moi? Ou sa lessive? “C’était pas écrit sur la liste”. Putain la mauvaise foi. C’est comme le Nutella ça. Monsieur remet le pot dans le placard. Même vide. Alors forcément, je me dis ; « Y’a encore du Nutella… Pas de panique ». Mais comment je fais, moi, quand je dévisse le couvercle et que Oh surprise !… Y’a plus rien. Ben je racle ce qu’il reste. J’te jure. Tu fais passer les gens pour des héros. Et voilà la reconnaissance ! Quand je pense que sans moi, il serait peut être marié, des enfants, une maison dans le sud ! « Arrête, je vais vomir ! » qu’il me dit. Mais c’est la vérité mon grand. Et je trouve qu’il est bon de temps à autre de remettre les pendules à l’heure. En l’occurrence il était 20h40. Y’avait le SAV. Impossible de ne pas rire. Ca nous a cassé notre délire. Après la boite à questions, j’ai mis la deux. Le truc sur les fous qui tuent. C’était déjà commencé. Je me suis dit que Romain Dupuis, s’il avait eu quelqu’un comme Fifi, il aurait peut être jamais tué personne. Mais j’en ai pas parlé à Fifi. Il se serait plus senti. Pour finir cette pure journée de merde, j’ai pris un chocolat liégeois. Une douche. Et je me suis couchée. Putain comment ça ma va pas de faire partie de la France qui se lève tôt !