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L'Ethernaute : Le vagabond éditorial de l'infini

Publié le 08 avril 2009 par Dominik

Cette semaine, je vais parler de « L'éthernaute » une série de science fiction argentine parue dans ANTARES.

Série argentine appelée "El Eternauta" parue dans "Hora Cero Semanal" (supplément hebdomadaire à la revue Hora Cero) du 4 septembre 1957 au 9 septembre 1959 (N°1 à 106) par les éditions Frontera. L'histoire originale était composée d'environ 350 pages "à l'italienne" (19,5 x 27 cm). La première reprise en albums date de 1961 en trois volumes par l'éditeur Emilio Ramirez. Depuis lors, de très nombreuses rééditions parurent en Argentine où cette série est devenue culte. En 1977, la série parut dans le magazine italien Lanciostory dans une version remontée au format vertical par Ruggero Giovanini. C'est cette mouture qui a servi de base pour la version française et bien d'autres (Espagne, Italie, et peut-être Angleterre).

En 1968, Hugo Gil et Marco Bertolini réalise une adaptation en dessin animé tandis qu'Alberto Breccia reprend la série avec Oesterheld. Cette version très éloignée de la première est reprise par de nombreuses revues européennes comme Linus et El Globo. En France, ce sera publié dans Phénix et Charlie mensuel avant d'être repris en album par les Humanoïdes Associés en 1993.

Tous les scénarios de la première série sont signés par Hector German Oesterheld tandis que les dessins sont l'oeuvre de Francisco Solano Lopez.

La série est parue en France dans ANTARES N°38 à 54 de novembre 1981 à mars 1983 sous-titré : "Le vagabond de l'infini". Malgré le décalage temporel avec l'édition originale, elle est restée étonnamment moderne et d'actualité. La version française est malheureusement très retouchée pour correspondre au petit format et semble provenir de l'édition italienne.

Couvertures : ANTARES N° 38, 41, 43, 44, 46, 48, 51

Toutes les couvertures de L'Ethernaute ont été dessinées par Enzo Chiomenti, parfois en s'inspirant d'extraits de la bande originale de Francisco Solano Lopez.

L'HISTOIRE

Un soir en ville, un scénariste de BD goûte la quiétude de la nuit tout en écrivant lorsqu'apparait devant lui un être surgi du néant. Ce dernier se présente comme étant un "vagabond de l'infini" et se propose de lui raconter sa propre histoire.

Dès lors, nous basculons à Buenos Aires, un soir d'hiver alors que notre "vagabond" joue aux cartes sous son identité d'origine : Juan Galvez. A ses côtés, Ferri, l'ingénieux professeur de physique, Lucas Hubert, employé de banque et Polsky le retraité. La radio interrompt soudainement sa musique pour un flash d'information annonçant l'explosion d'une bombe atomique au Congo. La partie reprend quand l'électricité se coupe et qu'il se met à neiger des flocons fluorescents. Intrigués, nos compères regardent à la fenêtre et voient les gens au dehors tomber comme des mouches. Plus aucun appareil ne semble marcher et Polsky décide de rentrer chez lui pour protéger les siens, mais au bout de dix mètres sous la neige, il tombe, raide mort. Les trois hommes décident de s'organiser avec l'aide d'Eléna et Marthe (l'épouse et la fille de Galvez).

Nota Bene :

L'Eternauta fut un mensuel italien créé en 1980 et qui dura jusqu'en 1999.

Juan Galvez, le héros de la série, s'appelle Juan Salvo dans l'édition argentine. Son nom ayant été modifié dans la version italienne.

Dans le deuxième épisode (et quelques autres), le logo de la série est repris de la version originale (El Eternauta) auquel on a ajouté un H après le premier T et remplacer le A final par un E. Ces retouches sont visibles si on regarde attentivement.

Dans toutes les encyclopédies de BD, on affirme que le scénariste de BD à qui l'Ethernaute vient raconter l'histoire s'appelle German O., allusion directe au scénariste de la série : Hector German Oesterheld, mais dans la version française, aucun nom ne lui est donné, pas plus que dans l'édition originale !

En fait, le nom complet de la première version était : "Una cita con el futuro : El Eternauta, memorias de un navegante del porvenir" !

La fille de Juan Galvez s'appelle alternativement Marthe, Marta et même parfois : Marte ! Du même tonneau, le stade de "River Plate" a été rebaptisé "stade de la rivière plate" dans un épisode. A priori, les traducteurs n'ont pas réussi à se mettre d'accord !

Aujourd'hui, Solano Lopez et la veuve d'Oesterheld sont en conflit sur la paternité de cette histoire. Il faut dire que cette bande a remporté un succès considérable et que les droits afférents sont très importants.

Le dessinateur a reproduit un Buenos Aires très ressemblant, mais il l'a fait de mémoire car il déteste utiliser de la documentation.

Dominik


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