Magazine Journal intime

Sainte semaine

Publié le 08 avril 2009 par Lephauste

Et voici que se dresse devant nos yeux de parjures la colline aux mil délices. Et voici que nous regardons le vert tendre des pousses rejaillir des sacrifices consentis par ceux que nous ne sommes plus. Et voici que comme à mon habitude un peu morbide, j'écris pour ceux qui ne lisent plus que l'ersatz de poésie que constituent les petites annonces, les offres d'exploits salement rémunérés. Ce que je fais aussi, je ne lis plus rien qui de près ou de loin ressemble à un livre, un texte, un poème. Trop de distractions, trop de spectacles entre les lignes. Ces lignes où il n'est rien dit d'autre que l'engouement passager pour les caniches de la création. Ces petits chiens que l'on voit, courts sur pattes, si courts que leurs maîtres les portent entre leurs bras jaloux de peur des salissures que l'expérience procure malencontreusement au pedigree. Je n'ai d'estime personnellement que pour les bâtards dont l'épaisseur et la texture ne proviennent pas de l'héritage. La relations des petites misères bourgeoises sont un peu comme le miel des gangrènes. Tout cela pourrit mais dans la suavité des salons calqués dans les catalogues Ikea, à qui est ? et qui a ? As-tu lu ceci ? Non merci ! Et cela fait merveilles de chiffres sur les écrans des caisses enregistreuses. Nous sommes là, dans la file d'attente. Car comment prétendre à être vus si nous ne nous alignons pas ?

Et voici que pour tout Printemps nous aurons encore cette foi en l'homme, alors que nous nous comportons en pourceaux, en supplétifs muets de la répression, en publicains accrochés aux basques décharnées de la prébende. Un petit quelque chose please ? Ce rogaton, là ? Si je peux me permettre ? Vous êtes sûr ? Personne n'en veut ? Je n'aprécie guère la métaphore animale, cette lâcheté de bel esprit qui voudrait que ses fantasmes soit l'exacte copie de la réalité. Tel est un lion, telle autre une chatte soyeuse et cet autre, parmi ses semblables, ne parait-il pas fait pour commander comme le ferait sans doute l'aigle que flatte les courants ascendants ? Je n'aime pas que l'homme pour échapper à ce qu'il sait de lui, c'est à dire tout sur le pire de la création, se masque du rictus supposément animal. Et pourtant il y a de la ratterie dans l'air. si proche malgré cela,  est le rat de l'homme que tous les vices lui sont prêtés. Si ce n'est que le rat ne sacrifie pas ses petits à son narcissisme. Diférence essentielle pour ce qui est des petits de l'homme que l'on voit désespérément imiter Jimmy Page ou Hendricks parce que papa ne l'était pas.

Et voici qu'encore une fois nous irons au banquet mais que la transsubstantiation nous semblera ignoble, hors de cette civilisation dont beaucoup croient encore qu'elle va durer, s'enrichir et les maintenir en poésie comme au dessus des nuages radio actifs, des virus de la loi et des pluies acides. Dont beaucoup croient encore qu'elle est une civilisation. alors que tout au plus j'y vois un repaire de suceurs de B... Faites excuses mais la vulgarité m'est chère comme à d'autres est chère la puissance de leur pouvoir d'achat.

Tiens mais voici que je l'apperçois, à flanc de colline, c'est Dimanche, il y a foule et l'on vend à prix d'or sur son passage des couronnes d'épines fluorescentes. Pour quelques deniers on peut même si l'on veut, insulter le symbole qu'il est car il n'est que cela. Un symbole caché dans la forêt des pierres. Mais quoi ? Qu'y a-t-il pour nous choquer ? Rien de ce qu'il a dit n'est vrai puisqu'il n'a pas existé. Partons donc en vacances, je vous prie.

" L'amour c'est la passion mise à la portée des caniches." LFC  


Retour à La Une de Logo Paperblog