Là tout de suite, et depuis samedi dernier, j’écoute en boucle le disque « Give me that slow knowing smile » de Lisa Ekdahl. C’est vraiment joli cette pop jazzy. Avant sur la platine, il y avait May Day de Peter Von Poehl, très très classe. J’aime aussi beaucoup, ces temps-ci, la chanson « sixteen, fifteen, fourteen » de Pj Harvey et John Parish. Pj Harvey, évidemment, ce n’est pas très accessible.
On ne peut pas écouter sa musique tout le temps, c’est trop douloureux, trop psychédélique…cette voix acide qui déraille…Oui, l’écouter tout le temps, ce serait usant.
Je me suis aussi, au Virgin du boulevard Barbès même, intéressée au nouveau disque de Peter Doherty. Un disque à écouter plusieurs fois avant d’en prendre toute la mesure à mon avis (car Peter Doherty poétise). A première écoute, ça sonne très anglais et aussi j’ai été surprise par la profusion de cordes. Hervey-Doherty, mon cœur balance, j’hésite, j’hésite, j’hésite. Les deux ?
Sinon, j’ai du mal à voir le parallèle entre la musique de Prince et celle du nouveau jeune à la mode Sliimy.
Envie de chaussures, je ne vous raconte même pas. Trop déprimant. En plus, je flashe sur tout ce qui se fait à talons, or ces derniers temps, je ne porte que des baskets…et l’été je ne supporte que les tongs (chics je précise). Trop nul comme obsession, surtout que ma mère vient, dans sa grande générosité, de m’offrir une paire de mocassins, très beaux au demeurant, pas encore déballés.
Pour m’aérer la tête des envies de chaussures, je suis allée au cinéma. Isabelle Huppert porte de superbes bottes dans les tons fauves. D’ailleurs, comme d’habitude, elle est un animal sauvage de la savane, un félin, lionne, guépard, panthère. Elle griffe, elle mord, elle chasse en solitaire, elle fuit, elle court, elle est saccadée dans les gestes, violente et décidée. Dans le film Villa Amalia, il y a aussi Jean Hugues Anglade ; il a vieilli mais il est encore beau et mystérieux. C’est un film sur le départ, la fuite, table rase du passé, de la vie d’avant, nouveau départ. Et que l’Italie, sauvage, est belle !
La bande annonce pour « Dans la brume électrique » de Bertrand Tavernier avec Tommy Lee Jones, vu la dernière fois dans le magistral No country for old Man des frères Coen, m’a donné envie. A voir à partir de mercredi prochain, si j’ai bien compris.
Il faudrait 120 millions d’euros pour « conserver » Auschwitz. Je peux comprendre que le musée et le camp permettent de garder en mémoire la Shoah et de dire « regardez donc » à ceux qui nient l’existence de la plus folle barbarie. Je peux comprendre. J’ai entendu le témoignage d’un déporté qui dit que, lui vieillit, va mourir, ne pourra plus témoigner, les murs eux ne meurent pas. Peut-être, mais qui sont donc les hommes d’une société qui a besoin de murs pour se souvenir ? On se souvient avec son âme, avec son cœur, les murs, bien utiles d’accord pour se protéger du vent et de la pluie, ne devraient pas compter pour beaucoup dans la mémoire. On ferait mieux de donner 120 millions d’euros a tous ces enfants affamés qui crèvent nos écrans avec leurs gros ventres et leurs yeux fiévreux. En 2009, encore, on « mémorialise » les souffrances du passé et on s’indiffère des vies du présent.
J'échange toutes les envies et les actes de chaussures du reste de ma vie contre un enfant affamé nourri.
Le lien si vous voulez écouter, live, Pj HarveyPublié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu