Des idées fuyantes

Publié le 11 avril 2009 par Myarts

Il y a ces moments où écrire est synonyme d’ordre, priorité et choix : un effort pénible.

Car sans une ordonnance de ces idées vagues et fuyantes, la priorité serait arbitraire et, le choix du sujet de nos billets, hasardeux. Si nous laissions aller ces idées qui surgissent de notre esprit comme un enfant émerveillé devant le spectacle des cumulus un jour venteux. Il y aurait mille métamorphoses instantanées qui défilent, mais de maigres souvenirs dans quelques jours. Comme quoi, l’exaltation procure peut-être un instant de bonheur, mais combien elle est néfaste pour le maintien du blogue. Des trous béants entre les posts. Car ces jours où nous nous égarons dans nos idées fuyantes, l’esprit en émoi et bien, rien pour le blogue.

En ce moment-ci, nous avons cet étrange sentiment de comprendre un autre lieu commun : Oh! Ces artistes… des rêveurs paresseux. Voilà! nous venons de comprendre un autre mystère de la vie d’artiste. Mon Dieu que nous sommes lucides!

Déjà la Semaine Sainte, dans peu de jours, le mi-mois, et nos idées fuirent sans cesse dans le néant. Bon sang! Mais qu’y en a-t-il parmi ces idées fuyantes?

Ben, nous avons pensé à l’écriture de Jack Kirouac et à ce que Delacroix pensait du croquis d’un grand sentiment aux productions les plus achevées en peinture.  Juste un tout petit siècle, un écrivain sorti de nulle part, de parents canadiens-français ou québécois si Kirouac est de notre époque. Il est devenu le leader de la beat-generation et a livré en quelques années des proses d’une grande liberté, écrites sur des rouleaux de papier, du début à la fin, sans arrêt. Des plus belles pages de la littérature moderne du 20é siècle.

Aussi, cette peinture de Soulages. Elle nous fait cogiter de long moment sur l’évolution de cet esthétisme fond/forme de la peinture du XXe et de ces artistes qui voulaient changer notre façon de voir la peinture… la perception même. Ils sont fous ces idéalistes. Comme si Dieu joue aux dès pour nous agacer. Paf! Tout d’un coup, l’Amérique nous a donné un Warhol : tenez, de l’art de la consommation pour vous! Savez-vous qu’il y a une grande exposition sur Warhol à Paris?

- Bon, d’accord, vous le saviez.

Évidemment, nous avons pensé aussi aux ténèbres de Rembrandt et au clair-obscur de Latour, et de cette excellente récite écrit par Guignard sur Georges de Latour. L’avez-vous lu?

- A..ah! voilà. Nous vous ferons lire un passage la prochaine fois. Promis!

Un peu confus ce billet, n’est-ce pas? C’est ça les idées fuyantes, lumineuses pour un,  ténébreuses et embrouilles pour les autres.

En parlons de la noirceur et de la Semaine Sainte, nous vous suggérons d’écouter les Leçons de ténèbres de Charpentier cette fin de semaine, des chefs-d’oeuvre de l’art vocal. Que vous soyez croyant ou athée. Vous comprendriez que 60 minutes sans lumière ne seraient qu’un bref moment avec les paroles de Jérémie et la musique de Charpentier.

Allons, nous terminons ce billet hasardeux ici et cessons de vous embourber dans nos histoires d’idées fuyantes. Pour vous! Les Sept aveugles de Pieter Brueghel l’Ancien pour agrémenter votre longue fin de semaine de Pâques.

- Fermez vos yeux quand vous écoutez Charpentier. C’est beaucoup plus lumineux.

Cet article a été publié le Vendredi 10 avril 2009 à 23:32 et est classé dans Peinture, Un peu d'Histoire de l'art, Parlons d'un artiste, Idées. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.