Extrait de l'éditorial d'Etienne de Montety dans Le Figaro :
"Le Pape sait bien que le monde vit dans l'impatience. Que le tempo indignation-émotion mène chacun en une danse où la raison n'a guère sa place. Notre mentalité d'hommes modernes juge l'arbre à son apparence quand la sagesse éternelle demande qu'il le soit à ses fruits. Quatre ans après son installation à la tête de l'Église catholique, qui a lu et relu ses grands textes, loin du fracas des imprécations ? Qui a lu son discours à l'université de Ratisbonne (et non la seule citation de l'empereur byzantin Manuel II), sa lettre aux évêques (et non les seuls propos scandaleux d'un Richard Williamson), ses homélies à Yaoundé et Luanda (et non un morceau de phrase) ? Qu'il parle aux jeunes de France ou aux grands de ce monde (ONU avril 2008), Benoît XVI appelle les hommes à s'élever au-dessus d'eux-mêmes. Vie sociale, affective, professionnelle, c'est la même ambition qui guide le Pape pour l'humanité. Actuellement, le professeur Benoît XVI met la dernière main à une encyclique sociale. Non pas pour concurrencer le FMI, les acteurs du G20 sur le terrain du crédit, de l'emploi, des parachutes dorés. Mais il ne s'interdira pas de nous rappeler à nos devoirs à l'égard de la pauvreté et de la justice sociale. Il le fera avec la gravité et la subtilité qu'on lui connaît. Libre ensuite à nous de l'écouter ou non, de nous indigner de ses prises de position en faveur de la justice et de la vie."