Pour ne pas subir la chaleur qui régnait à Pékin lors des Jeux Olympiques, des sportifs français portaient un tee-shirt rafraîchissant développé en Franche-Comté. La médecine ou le monde du travail pourraient bénéficier d’une telle innovation.
Un tee-shirt climatisé : les sportifs en rêvaient, Vtherm l’a fait. Le projet d’Alain Groslambert, enseignant chercheur à la fac de sport de Besançon, est développé au sein de l’incubateur d’entreprises innovantes de Franche-Comté. Le « ice shirt », mis au point pour la Fédération française de cyclisme dans la perspective des Jeux Olympiques de Pékin , a vite séduit d’autres disciplines. « On a aussi équipé quelques athlètes en aviron, précise Alain Groslambert. L’équipe cycliste Cofidis a acheté le tee-shirt l’an dernier. On a des contacts dans le foot, dans le basket. Des équipes sont intéressées par l’idée de contrôler la température corporelle des joueurs pendant les mi-temps, les échauffements ou les phases de récupération. » Pour l’instant, le tee-shirt de Vtherm ne peut pas être utilisé durant un match ou une compétition. « Ce n’est pas encore aussi confortable que les tenues habituelles des sportifs : il ne faut donc pas les perturber. »
Une arme anti-canicule ?
Le principe de ce vêtement intelligent : des poches de gel sont intégrées dans
le tee-shirt. Si on le met au congélateur pendant une heure, il accumule puis restitue du froid entre 6 et 8 °C. « Ça reste agréable », a constaté Alain Groslambert. Le principal intérêt
pour les sportifs professionnels : avant un effort, ils peuvent maintenir leur corps au frais même par grandes chaleurs. « Il s’agit de se rafraîchir avant d’avoir trop chaud, tout comme il
vaut mieux boire avant d’avoir soif », résume Alain Groslambert. Résultat : pour un échauffement d’une demi-heure, on enregistre un gain de 10 % de rendement musculaire.
Après l’effort, le tee-shirt de Vtherm permet aussi de gagner un temps précieux dans la récupération. À noter : l’effet inverse est aussi possible, puisqu’on peut mettre le tee-shirt au
micro-ondes pour combattre les situations de grand froid.
Le sport de haut niveau constitue une vitrine formidable pour Vtherm, mais le projet pourrait investir d’autres domaines. En médecine, il suffit de se souvenir de la canicule de 2003 pour
comprendre l’intérêt que pourrait représenter un tel produit.
Autre exemple : « Dans les cas de sclérose en plaques, le froid a un effet sur la motricité, explique Alain Groslambert. On va lancer un protocole avec le service de neurologie du CHU de Besançon. Les patients auront un questionnaire à remplir et les premiers tests débuteront en septembre. Le but, c’est augmenter le bien-être, l’autonomie des personnes, mais nous sommes très prudents sur les résultats. »
Autre application possible, le monde du travail. Les personnes exposées au chaud ou au froid pourraient tirer profit de ce type de vêtements. Reste à savoir combien il faut débourser pour se les
offrir. « Une étude de marché devrait nous donner un prix psychologique », indique Alain Groslambert.