degré I, XXXIII

Publié le 14 avril 2009 par Moinillon
Mais ne craignons et ne condamnons pas les personnes qui se sont données à Dieu par quelques accidents fâcheux qui les y ont comme forcées; car j’en ai vu qui, tandis qu’elles faisaient tous leurs efforts pour ne pas rencontrer Jésus-Christ leur Roi suprême, L’ont trouvé contre leur volonté, se sont enrôlées, comme malgré elles, sous Ses adorables étendards, sont enfin entrées dans Son palais et se sont assises à Sa table. J’ai encore vu la semence de la grâce, tombée, pour ainsi dire, sans dessein et par hasard, dans les cœurs, y produire une moisson abondante d’excellentes vertus. Ce fut ainsi qu’une personne, que j’ai connue, n’étant allée dans une école de médecine spirituelle que pour une affaire bien étrangère à sa conscience, tomba heureusement entre les mains d’un médecin qui sut si bien la prendre, qui lui parla avec une bienveillance si affectueuse, qu’elle se convertit et ouvrit enfin les yeux à la lumière. Il arrive donc qu’une conversion, qui semblait n’être arrivée que par hasard, devienne plus solide et plus constante qu’une autre qui était arrivée de propos délibéré.
saint Jean Climaque : L'Échelle sainte