Ce
sont vos visages que j'emporte avec moi, c'est le bruit de vos rires dont je remplis mes poches. C'est l'assurance de ce bonheur éternel qui me rend plus forte, c'est de vous savoir vivre qui me
permet chaque matin de repartir.
Nous formons un monde où il n'est pas important d'être performant, meilleur que les autres, d'analyser, de
dissimuler, où qu'importe qu'on soit mince, bien habillé, que nos cheveux soient de la bonne couleur ou que notre poignée de main soit ferme.
Rien au monde ne peut apporter la même solidité, le même soutien, la même stabilité, envers et contre tout. Même éphémère, comme tout bonheur, le notre a des goûts de toujours, a des airs de
maintenant et l'odeur rassurante des soirées prolongées.
Nous sommes liés par les mêmes branches,
issus du même sol et tenus par les mêmes racines. C'est l'écho de moi en vous qui me remet les pieds sur terre et la tête dans les nuages.
C'est cette trêve qui me permet de continuer le combat. C'est des bouts de moi qui se raccrochent à votre
contact.
Je suis de nouveau moi, je suis enfin une. Je touche du doigt ce que j'ai pu oublier le reste du temps, noyée dans
la vitesse et le superficiel. Vous entendre respirer la nuit, vous agiter le matin, c'est comme une utopique éternité, se dire que tout sera toujours ainsi.
Se retrouver, s'aimer, se comprendre, soi-même ou avec les autres.
Lorsqu'on ne sait plus où l'on va qu'il est bon de se rappeler d'où l'on
vient.