Synopsis : Comme la goutte d'eau fait déborder le vase, Ann voit une nuit Thomas embrasser une autre, et elle décide de le quitter, de tout quitter.
Elle est musicienne, seule la musique la tient mais ne la retient pas. Elle ne tient qu'à la musique.
Avec l'amitié de Georges, surgi de son enfance, elle rompt et fuit, part à la rencontre de son origine et de son destin, trouve une île, là où est la Villa Amalia.
Avec Isabelle Huppert, Jean Hugues Anglade, Xavier Beauvois...
Mon humble avis : Benoît Jacquot nous livre un film intimiste, délicat, sans fioriture. Rien de superflu ici.
Même les dialogues sont minimalistes et courts. Souvent suivis de silence, ils ont le temps de pénétrer au plus profond de vous même, pour vous toucher, vous cchambouler, vous
interroger. Même les images von droit au but, en moult gros plans.
Le réalisateur semble fasciné par son actrice, Isabelle Huppert, qu'il caresse de sa caméra. Nous partageons cette fascination pour Ann la pianiste et la
comédienne qui l'incarne dès le début. Sans fard, avec un naturel désarmant, Isabelle Huppert donne à cette femme une fragilité à fleur de peau et une force de caractère
simultanée. Trompée par son compagnon, Ann décide de partir. Elle se déshabille de sa vie, des différentes couches qui la composent et disparaît. Elle erre dans un panel d'émotions et
dans différents pays jusqu'à trouver le lieu coup de coeur qui la verra se reconstruire, dans une solitude nécessaire à une certaine sérénité. Pour notre plaisir, de magnifiques
paysages scandinaves et italiens ponctuent le périple d'Isabelle Huppert. Pour être sûre de faire peau neuve, elle se dépouille de ses sacs et vêtements à chaque frontière. Rien de son
passé ne doit l'encombrer. Son seul lien avec celui-ci est Georges, l'énigmatique personnage joué par le bien trop rare acteur Jean Hugues Anglades, sobre, pudique... parfait.
Ce film, inspiré du livre du même titre de Pascal Guignard, donne des éléments de réponse à chacun d'entre nous. En effet, qui n'a jamais eu le fantasme de tout plaquer pour recommencer ailleurs,
persuadé que "ailleurs rime avec meilleur". Le voyage vers l'ailleurs est-il une fuite futile ou utile ? Un bonheur garanti ? Une quête ? Il me semble que c'est surtout une
marche décidée, un grande odyssée vers soi même, un face à face avec notre moi réel. C'est en tout cas ce que j'ai saisi dans ce film magnifiquement juste et calme, et qui confirme mes
expériences personnelles...
Jugez par vous même avec la bande annonce qui devrait vous inciter à vous rendre dans une salle obscure...
Villa Amalia - Bande Annonce FR