L'évêque de Recife, récompensé pour n'avoir pas eu peur des loups

Publié le 17 avril 2009 par Micheljanva

Jeanne Smits nous informe que Mgr Sobrinho, l’archevêque d’Olinda et Recife, qui s’était battu pour essayer de sauver la vie des jumeaux dont était enceinte une fillette de neuf ans, a reçu jeudi soir le prix Cardinal von Galen attribué par l’organisation Human Life International. Ce prix porte le nom du prélat allemand qui s’opposa héroïquement au national-socialisme, portant notamment un coup d’arrêt au projet d’Hitler d’exterminer les handicapés par ses prises de parole publiques contre la persécution des juifs.

Human Life International est un organisme catholique de défense de la vie, présent dans de nombreux pays, dont le responsable actuel, le père Euteneuer, s’est élevé contre la campagne médiatique qui a frappé l’archevêque brésilien. Mgr Cardoso a été flétri pour avoir déclaré, en réponse à des journalistes, que la mère de la petite fille avortée ainsi que les médecins responsables de l’intervention s’étaient excommuniés. Il avait précisé que l’Eglise n’allait pas «notifier» cette excommunication aux intéressés parce qu’il s’agissait simplement de faire «réfléchir» ceux qui ont choisi l’avortement volontaire. L’affaire s’est compliquée par la publication d’une «note» de Mgr Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la Vie, désavouant l’archevêque de Recife. On sait depuis que Mgr Fisichella «enrage» d’avoir été amené à publier cette mise au point sur la base d’informations trompeuses.

Le directeur de l’organisation pour les pays de langue portugaise, Raymond de Sousa, ainsi que le chef du bureau de HLI à Rome, Mgr Ignacio Barreiro-Carambula, se sont déplacés à Recife pour remettre officiellement le prix à Mgr Cardoso, soulignant lors de la cérémonie que celui-ci avait «osé affronter les médias du monde entier, il n’a pas eu peur de l’impopularité». Mgr Cardoso Sobrinho, se disant très «surpris» par cette gratification, a souligné qu’il ne la recevait pas à titre personnel mais au nom de l’Eglise catholique. Rappelant que Benoît XVI avait tenu, en février, en recevant les lettres de créance du nouvel ambassadeur du Brésil près le Saint-Siège, à redire qu’il faut défendre la vie humaine «dès la conception», Mgr Cardoso a expliqué qu’il s’était «borné à suivre les principes de l’Eglise et du Droit canon». Et de déclarer que s’il était resté silencieux après la réalisation de l’avortement, il se serait senti «complice», «quasiment en connivence». «J’ai fait mon devoir !»

Michel Janva