à la fin du mois il aura définitivement changé d'herbage et ma volonté s'effrite.
Alors je laisse s'accumuler, un peu partout où elles le peuvent, les larmes retenues, mes yeux baignent dans la flotte, mon temps est suspendu à cette échéance et j'ai peur de ne pas être assez étanche quand la crue sera venue. Même si je devine que l'histoire finira bien et que les héros trouveront une autre façon de garder le lien....
pour l'instant, j'ai la trouille du manque à venir, de perdre le fil entre lui et moi, de ne plus le voir, j'anticipe une catastrophe qui n'arrivera probablement pas et je me fais des écorchures pour rien je le sais bien....mais c'est tellement plus rigolo de se faire du mal pour le plaisir !!?
Un fils de 21 ans qui quitte sa mère pour vivre sa vie, c'est juste un peu normal, fais pas chier, Pénélope.
Tu t'apitoies sur ton sort ou j'ai rêvé ?
Tiens, mouche-toi un bon coup et arrête de chouiner bordel de bordel !!
J'efface ces mauvais nuages d'un geste rapide, plus le temps, trop de trucs à faire, et je repense à ce texte, noté sur un coin de carnet il y a longtemps, et qui tourne dans ma tête depuis quelques jours :
"L'exercie de mourir peut, à mon sens, conduire à célébrer la vie : il m'arrive, des après-midi entières, de me mettre au lit, paisiblement sous la couette.
Je meurs et je quitte peu à peu mes ambitions, mes rêves. Je me dépouille pour un temps des attentes irréalisables, des regrets et des projets fous. Je ressens qu'un jour je ne serai plus et que le monde n'a pas besoin de moi. Je me libère des exigences pour essayer de prendre ma juste place dans l'existence. Sur le lit, je m'entraîne à la mort. Rien de macabre ici ! Je m'octroie juste une trêve pour me rappeler que je ne suis pas immortel. J'imagine alors mes enfants, ma femme, mes amis continuer leur chemin sans moi. Etrangement, la perspective de perdre peut me réjouir, m'alléger .La libération que tu accompliras de manière défintive, je peux l'opérer dès à présent pour, par amour de la vie, mourir à tout ce qui n'est pas essentiel."
Alexandre Jollien, philosophe.
Voilà, ça va mieux.
A plus bobo, ou presque. Juste une petite croûte sous le coude là ....comment ça vous ne voyez rien ?
Siiiiiiii, làààààà, regardez !!!
Ce soir, nous sortons et j'entends sa musique trop forte derrière la porte.
Réconfortant.
Bon week-end les anges !!