Je ne veux pas être Dir' Comm'

Publié le 19 avril 2009 par Elis

Quand j'ai commencé ma "brillante" carrière il y a 10 ans, j'ambitionnais sans trop y croire, à devenir Dir' Comm'. Quand on est simple chargée de comm', on rêve et on imagine tous les soirs en s'endormant, que... la cheffe va s'étouffer avec son caviar le soir et ne jamais revenir au bureau. Alors, ce sera nous, sous les feux de la rampe, notre talent sera enfin reconnu, on arrêtera de trimer pour une patronne qui s'approprie notre "brillant" travail, et on deviendra riche, belle, intelligente, comme la cheffe. Manque de pot elle revient tous les matins, avant nous qui plus est, et nous, ben on continue de mettre en page des affichettes, se taper les budgets sous Excel, dépanner le scanner et distribuer les cartes de voeux.

Celle qui me terrorisait :
- Allôôôôô, Elis, vous me réservez ce restaurant de tapas dans les environs de Biarritz pour samedi soir, pour 5.
- Bien sûr, vous avez son nom ?
- Bip... bip...

(Les "environs de Biarritz", où je n'ai jamais foutu les pieds, comptent je pense 600 "restaurants de tapas". J'ai mis une semaine entière pour le trouver, il était en Espagne.)

Celle qui abusait sa race :
- Allôôôô, Elis ? Je suis à Mumbaï. Je sors de l'avion là, et j'ai oublié mon pashmina sur mon siège, vous me le réccupérez tout de suite, c'est Air France.
(mais bien sûr ispice di...)

Celle qui faisait pitié :
De : Cheffe
A : Elis
Intitulé : Je ne comprends pas
Message : Comment tu fais pour faire des additions automatiques dans le tableau excel du budget, c'est génial faudra que tu me montres.

Celle qui ne se salissait pas les mains
- Eliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!! C'est quoi ce carton de brochures dans mon bureau ????????????
- Des brochures cheffe !
- Mais c'est sale !

Celle qui faisait vraiment pitié :
Texto de : Cheffe
A : Elis
SUI CHAMB 349, PB PR FERMER ROBE. PKOI TU R2PONDS PAS ? VIENS HELP !

Celle qui fumait trop :
- Tiens je te donne 3 euros va m'acheter des blondes.
- Heuuu... ça vaut 5 euros les blondes.

Celle qui faisait ce qu'elle pouvait :
- J'ai une grande nouvelle ! Tu es augmentée de 0,75% ! C'est chouette non ?
- ...

Celle qui branlait le mamouth :
- P'tain ! J'vais encore me taper une nocturne !!!!!! Fais-chier !
(T'avais qu'à pas lire Elle, Biba et Voici toute la journée, ispisse di counasse !)

Celle qui était un chouilla hors propos :
- Toi qui est restée jusqu'au bout à la soirée (ndlr : faut bien qu'il y en ait une qui appelle les taxi pour les derniers ivrognes), tu sais si le DAF il se tape la grosse de la compta finalement parce que j'ai vu sa femme, elle a l'air complètement dépressive. Tu savais que leur gamin est en maison de redressement ? Au fait, John-John, le type canon de la prod, je me suis renseignée, il est célibataire, je crois que je vais tenter un truc. Pffff. J'ai pas envie de bosser !

Celle qui prenait de la drogue sûrement :
- Le mieux, c'est que t'ailles à Bagdad dès ce soir, à la douane faudra négocier les frais de port, tu prends du liquide pour le bakchich. Si ça marche pas, tu mets tous les paquets dans ta valise, discrétos ça passera sûrement. Ensuite tu apportes le tout à Ryiad. Essaye de pas te faire remarquer à la frontière, mets un voile par exemple.
(Et toi ? T'as vu Midnight Express ???)

Donc, je ne veux plus devenir Dir' Comm' (cqfd).

Nota : J'ai un grand respect pour mes cheffes du passé, tout particulièrement Claire et dernièrement Marie-Laure. Mais bon il faut avouer que parfois on s'est bien marré... Certaines annecdotes sont véridiques... pas toutes ! Certaines ont été subies par des collègues et non par moi directement. ;-)