Magazine Journal intime

La jalousie, Alain Robe-Grillet.

Publié le 20 avril 2009 par Wawaa

Je me souviens de ces folles années d'étudiantes en littérature où mes lectures m'étaient imposées et où je n'avais pas le droit de m'arrêter à la quatrième pages du livre si j'en avais envie, comportement littéraire oblige. J'avais 20 ans et je ne me doutais pas que j'allais avoir à lire un livre qui allait totalement me traumatiser, au point d'encore y penser 6 années plus tard, et je suis sûre que j'y penserai encore dans 100 ans (oui je compte vivre aussi tard que Jeanne Calment). Bref, cela fait longtemps que je voulais évacuer mon profond traumatisme causé par La Jalousie de Alain Robe-Grillet, pensant que peut-être cela allait me guérir.

9782707300546


C'était en cours de littérature Française, le thème était, ô original, "La jalousie" en général. C'est là d'ailleurs que j'avais fait connaissance avec Annie Ernaux, dont j'aime beaucoup l'œuvre en revanche. Mais parait-il que La jalousie d'Alain Robe-Grillet est un chef d'œuvre incontestable. Tout le monde s'accorde et s'accordait à le scander avec enthousiasme. "C'est le nouveau roman !" , "C'est magnifique !" , "C'est merveilleux !", "C'est la littérature nouvelle ! Formidable". Pour résumer, sachez que La Jalousie, ça raconte l'histoire d'un jaloux qui est super jaloux.


Lorsque j'ai commencé à lire ce livre, j'avoue ne pas du tout avoir été emballée par le style et la syntaxe plein d'incises troublantes - quoi vous non plus vous n'aimez pas les incises ?. J'ai compris à ce moment là que j'étais loin d'être une littéraire dans l'âme. Ce livre a totalement échappé à ma compréhension. Je me suis ennuyée en le lisant. Ce n'était pas que de l'ennui, c'était de l'agacement total. Ces scènes qui se répètent tout le temps, un petit peu différemment comme si le type était un peu tarabiscoté du bulbe avec 12 000 identités différentes … Et l'histoire de la scutigère. Bon appétit. Cette magnifique scutigère de plus en plus grosse (oui parce que la scène se passe en Martinique et là-bas, les insectes et rampants sont géants) qui se fait exploser la gueule 30 000 fois sur le mur et y laisse ses tripes dégoulinantes accrochées, j'en aurais cauchemardé.


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Ceci est une scutigère.


Mais je ne peux pas que jeter la pierre à ce soi-disant chef d'œuvre taxé de nouveau roman par les plus grands analystes littéraires qui ont sûrement la science littéraire infuse, contrairement à moi. Je dois avouer qu'au moins, le livre dégage vraiment un véritable état de jalousie intense, un état de jalousie à l'excès, chronique, maladif, de part la répétition et le changement des scènes et rappelle l'imagination fertile que certains peuvent parfois avoir vos compagnes ou compagnons quand ils vous appellent 12 000 fois sur votre portable qui n'a plus de batterie pour savoir où vous êtes, ce que vous faites, avec qui et comment et qui n'hésitent pas à vous taxer de trainée, vous imaginant en train de vous taper un camion de pompier, alors que vous venez de crever un pneu sur un coin de départementale campagnarde et que non  seulement de ne pas arriver à changer cette putain de roue trop lourde pour vos petits bras de gonzesse, vous n'avez ni batterie, ni réseau et comme par hasard, personne ne passe sur cette route là, que vous avez prise juste parce que vous pensiez que ce serait plus court pour rentrer chez vous et vous blottir plus rapidement dans les bras de votre aimé.


Ah oui, d'ailleurs j'ai un peu honte. Parce que j'trouvais tellement ce livre et le cours qui allait avec ennuyeux que, plutôt que d'écouter le prof et de tenter de comprendre le sens profond du livre qui aurait pu me faire l'apprécier davantage, j'ai préféré le redécorer de quelques couleurs. Faut dire que je trouvais le design aussi ennuyeux que le contenu…

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Gersicotti Gersicotta vous emmène encore à Cassaigne !
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