Rats: les bébés de Harina

Germaine la chouchoute

Emmerdeuses et deurs: relève assurée

Le jour de sa naissance, lorsque j’ai examiné les ratons, je l’ai immédiatement repérée. En voyant Germaine pour la première fois, minuscule, son petit ventre noir de caca me signifiant qu’elle évacuait mal, j’ai su que ce serait une emmerdeuse . Dès la première portée, et ensuite dans toutes celles qui ont suivi, j’ai eu des ratons de cet acabit à savoir Rose, Gaïa dite La Boulette, Gandalf, Athos le Tichose ou Avril. Des emmerdeurs attachants qui finissent toujours par devenir mes rats préférés. Leurs caractéristiques, même si tous ne les cumulent pas -heureusement- c’est de paraître d’une santé fragile tout en étant vifs, curieux et fouineurs. De régulièrement me faire le coup du “au secours je meurs” pour ressusciter subitement. D’avoir un handicap, une maladie maladie chronique, un problème respiratoire, une dépression, une crise d’anorexie. De savoir prendre l’air malheureux et d’assimiler rapidement comment me mener par le bout du nez. Ces machins, qui généralement ne pèsent pas plus de 350 grammes et souvent moins de 300, savent exactement comment s’y prendre pour capter mon entière attention. Au début malgré eux puis, comme les rats sont des animaux TRÈS INTELLIGENTS capables d’évaluer l’état psychique et le niveau d’angoisse d’un être humain -ce n’est pas moi qui le dit, des études l’ont prouvé, voir le magnifique documentaire “Le rat roi de la débrouille “- ils savent vite comment agir pour me transformer en leur esclave.

Germaine: minuscule et déjà un AVC

Quand, le premier jour, je l’ai vue avec son petit ventre noir, j’ai reposé Germaine parmi ses frères et soeurs en espérant que les soins de sa maman blanchiraient son intestin. Au troisième jour, voyant que son ventre devenait de plus en plus sombre et qu’il semblait compresser un estomac de plus en plus vide, je l’ai massée pour qu’elle évacue ses selles, ce qu’elle a fait. Je me suis spécifiquement occupée d’elle cette seule et une unique fois. Or, voilà qu’hier, Germaine s’est à nouveau distinguée, comme si sa petite taille accompagnée de sa vivacité n’attiraient pas suffisamment mon attention à son goût. Durant la pesée des mâles, j’avais rangé les femelles dans la poche de mon pull histoire de les habituer à la présence humaine. Or, cela ne faisait pas 15 secondes que je les avais posées au fond du tissus, que j’ai entendu “ploc”. Germaine, en speed exploratrice, était sortie de ma poche et venait de tomber à mes pieds. Affolée, craignant qu’elle se soit fait mal, je l’ai doucement prise entre mes mains. Grave erreur. J’aurais dû la serrer davantage car, pour la première fois, j’ai observé chez un raton un phénomène assez commun chez les rats adultes en état de panique. Autrefois, mes rats les plus gros réagissaient ainsi en voyant mon chat. Grâce aux pattes arrières, afin d’échapper au danger, ils s’éjectaient à l’autre bout de la pièce à une vitesse quasi ultrasonique. Hier, j’ai eu la désagréable surprise de voir que les ratons pouvaient agir de même. En prenant appui sur ma paume, Germaine a giclé à de plus de 1,20m pour s’écraser sur le sol tête la première car elle est trop jeune pour retomber sur ses pattes. Quand je l’ai ramassée elle a de nouveau essayé de s’échapper, mais je suis parvenue, non sans mal, à la retenir. Surprenant de sentir sur mon corps, la force qu’ils ont déjà à cet âge. En la caressant, en lui parlant doucement, j’ai réussi à l’apaiser mais j’ai senti qu’elle ne réagissait plus comme un raton en bonne santé. Après un peu de repos pris auprès de sa mère et de sa fratrie, je l’ai ressortie du nid pour la tester. Elle n’a pas un mois et penche déjà la tête, marche de côté, pose le museau avant les pattes quand on la dépose sur un tissus et s’endort subitement. Pour le moment elle ne tourne pas sur elle-même. Si elle était adulte je lui donnerai de la cortisone pour réduire l’hématome cérébral mais en l’occurence je préfère m’abstenir. Avec un peu de chance il se réduira de lui-même.

Bienvenue Germaine. Cette fois-tu es définitivement entrée dans le clan des emmerdeuses et deurs. Pas grave. Ce sont toujours les rats que je préfère, d’autant qu’en général vous êtes d’une intelligence hors du commun. Tu n’as pas vingt jours et je suis déjà en soucis pour toi, totalement accro à ta frimousse.

Excuse-moi de t’avoir laissé tomber, même si je sais qu’à l’instar des autres, tu vas largement profiter de ton statut de handicapée.

Germaine n’a pas 20 jours, et ma dernière chouchoute en date a déjà la tête qui penche.

Quand on la met sur le dos, elle reste un peu molle, ne s’accroche pas à ma main comme s’accrocherai un autre raton. Cependant, ce réflexe reviendra.

Quand elle se fatigue, très vite Germaine pique du nez.

Ci-dessus Avril, la prunelle de mes yeux, ma follette, mon emmerdeuse numéro UN, ma capricieuse, ma beauté, mon adorée, ma fille. D’ailleurs je lui ai défendu de mourir car rien que d’y penser j’en ai les larmes aux yeux. Avril, penche la tête suite à une chute dans la volière survenue la première semaine ou je l’ai introduite avec les “grandes”, il y a presque deux ans. Cette miniature d’un poids qui varie entre 237 et 215 grammes, suivant les crises d’anorexie qu’elle me fait lorsqu’elle décide d’attirer mon attention -durant mes vacances à l’étranger cette enquiquineuse était carrément descendue à 160 grammes- sait exactement comment se comporter pour m’avoir à sa botte. Malgré son air maladif, elle a déjà enterré la moité de sa fratrie, notamment ses deux grosses soeurs poilues Églantine et Caouette qui pesaient 400g lorsqu’elles étaient en bonne santé. D’ailleurs cette emmerdeuse number one, lorsque j’ai décidé d’euthanasier Caouette, a maigri d’une vingtaine de grammes en trois jours non par empathie avec sa soeur, mais parce que les trois derniers jours de vie de Caouette, je m’occupais moins d’elle afin de consacrer davantage de temps à celle qui allait mourir. A peine posséssive Miss Avril.